Investissements, coopération, libre-échange, Afrique… tels sont les grands thèmes inscrits au menu de la visite de deux jours qu'effectue, depuis hier, en Algérie, le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Les deux pays affichent, en effet, une volonté de donner un nouvel élan à leurs relations dans les domaines économique et politique. Et cette volonté a été réaffirmée dès le premier jour de cette virée africaine du chef de l'Etat turc. L'Algérie souhaite attirer des investisseurs et la Turquie cherche à consolider sa présence sur le marché algérien. C'est, en somme, ce qui ressort des déclarations des responsables des deux gouvernements à l'occasion du Forum algéro-turc. «J'invite les investisseurs et les capitaines d'industrie turcs à s'engager avec leurs partenaires algériens pour travailler ensemble, renforcer les liens d'amitié et de coopération entre nos deux pays et participer à l'œuvre algérienne de renouveau économique et social», déclare le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Faisant une rétrospective de la politique du gouvernement et des potentialités d'investissement existantes en Algérie, notamment dans l'industrie, l'agriculture, l'énergie et le tourisme, Abdelmalek Sellal exprime son souhait de renforcer la coopération entre les deux pays, en avançant «la stabilité politique» comme un gage de réussite. «Le niveau actuel des échanges commerciaux (4,5 milliards de dollars) entre nos deux pays et leur formidable potentiel humain et matériel nous laissent entrevoir des perspectives très prometteuses pour la coopération et les relations économiques algéro-turques», précise-t-il, en annonçant l'objectif d'augmenter de 940 à 1500 le nombre d'entreprises mixtes entre les opérateurs des deux pays en 2015. Ce faisant, M. Sellal promet également d'aider la Turquie à s'implanter davantage en Afrique, à l'occasion du sommet Afrique-Turquie qui se tiendra demain en Guinée équatoriale. S'exprimant à la même occasion, Recep Tayyip Erdogan rappelle que l'Algérie est sa première halte en Afrique depuis qu'il est Président. «Je dis sincèrement que nous ressentons beaucoup de douleur à chaque fois que l'Algérie est confrontée à un grand problème. Cette solidarité sera un modèle pour toute l'Afrique, pas seulement pour les exportations», soutient-il. Le président turc insiste également sur l'engagement de son gouvernement et des opérateurs de son pays à densifier les relations économiques avec l'Algérie. «Il y a 12 ans de cela, le volume de nos échanges ne dépassait pas le milliard de dollars. Aujourd'hui, le niveau des échanges a atteint les 4,5 milliards. Nous pourrons le porter à 10 milliards de dollars très prochainement (…) Nous sommes prêts à vous transmettre notre expérience dans différents domaines, notamment le bâtiment», indique-t-il, invitant les opérateurs de son pays «à prendre des risques pour augmenter le volume de leurs investissements (2 milliards de dollars actuellement) en Algérie». Abordant la situation régionale, le président turc affirme qu'«il ne faut pas importer des solutions à nos problèmes». «Voyez les événements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Qui les contrôle ? Les peuples ou des forces étrangères ? Quand on importe des solutions, nos problèmes ne sont jamais résolus. Il faut produire des solutions internes», lance-t-il, en citant les conflits en Irak, en Syrie, en Palestine, en Libye et en Egypte.