Que compte faire le FFS face à une partie de l'opposition qui a annoncé, officiellement, son rejet de la conférence nationale de consensus ? Le vieux parti de l'opposition envisage-t-il de surseoir à son initiative s'il n'arrive pas à ratisser large ? A ces questionnements, le premier secrétaire du FFS, Mohamed Nebbou, répond par la négative : «Il n'est pas question de renoncer à notre projet. Dès le départ, nous savions, en prônant une politique qui viserait un changement avec le public et à ouvrir de nouveaux espaces de consensus, que la tâche ne serait pas facile. Nous nous attendions à des réticences.» Le FFS, explique M. Nebbou, ne baissera pas les bras, il poursuivra ses consultations avec les partis, les acteurs et personnalités politiques ainsi qu'avec les associations et les organisations de divers horizons en vue de la tenue de la conférence. L'agenda des rencontres et le programme tracé par les responsables du FFS seront respectés. «Notre initiative s'inscrit à l'échelle nationale et non locale. Nous sommes disposés à dialoguer avec tout le monde, sans exception, et chacun assumera ses responsabilités. Nous irons jusqu'au bout de notre initiative et, pour l'heure, beaucoup de personnes nous sollicitent pour y prendre part», assurent les responsables du FFS. Ces derniers ont, encore une fois, démenti le fait que le parti aurait reçu une garantie préalable du pouvoir : «Nous n'avons posé aucun préalable et nous n'avons reçu d'ordres de personne. La décision d'aller vers une conférence du consensus impliquait des négociations avec le pouvoir, puisque le consensus recherché est entre le pouvoir, l'opposition et la population. Pour atteindre cet objectif, il faut que les acteurs politiques, les organisations, les citoyens, quelle que soit leur tendance, formulent des propositions de sortie de crise. Une fois cette étape finalisée, nous nous mettrons autour d'une table pour débattre et arriver à un résultat probant.» Pour mettre à l'aise ses partenaires, le FFS a expliqué, dès le départ, qu'il ne jouera pas le rôle de médiateur entre le pouvoir et l'opposition, mais sera un facilitateur et se présentera à ses partenaires avec une feuille blanche : «La feuille blanche, c'est pour prouver la sincérité de notre démarche. Je suis persuadé qu'avec le temps, les gens feront des concessions. A ceux qui nous dénigrent, nous répondons que nous sommes contre la politique de l'affrontement qui génère l'anarchie et nous privilégions les solutions pacifiques à travers le débat.» M. Nebbou précise que le FFS veut rassembler tout le monde et aspire à opérer un changement du régime de manière graduelle et pacifique, avec l'ensemble des Algériens.