La Société algérienne d'Orl/ccf et d'otoneurologie (Saonorl) a organisé son 4e Congrès national les 13,14 et 15 novembre 2014. Pour rappel, cette société savante regroupe tous les ORL à l'échelle nationale, tous secteurs et tous grades confondus sans exclusion aucune : médecins spécialistes installés en cabinet ou cliniques privées, dits spécialistes libéraux, les médecins spécialistes de la santé publique et tous les hospitalo-universitaires, du résident de la première année à la quatrième année, du maître-assistant au maître de conférence, et enfin du professeur au chef de service. La Saonorl travaille en étroite collaboration avec d'autres spécialistes impliqués dans la prise en charge de pathologies communes, tels que les chirurgiens généralistes, chirurgiens maxillo-facials, neurochirurgiens, ophtalmologistes, en sachant que toute intervention chirurgicale ne peut se faire sans anesthésiste-réanimateur et pour asseoir et confirmer le diagnostic avec les cytologistes, les radiologues, les anatomopathologistes et les spécialistes prenant en charge le traitement des patients, tels que les oncologistes et les radiothérapeutes, les endocrinologues, les pédiatres, les pneumo-allergologues. La qualité des présentations orales ou affichées par les communicants nationaux a été très appréciable et appréciée par les experts aussi bien nationaux qu'étrangers. Le niveau de nos nationaux dans bon nombre de présentations n'a rien à envier à celui de nos collègues étrangers qui ont une expertise dans certaines pathologies et dans des techniques appropriées. Les thèmes ont été judicieusement choisis et ont concerné plusieurs pathologies. La pathologie thyroïdienne, la prise en charge multidisciplinaire débattues par un panel d'experts algériens ont permis de faire un consensus et des recommandations. Le thème sur les dispositifs auditifs a permis à l'assistance, fort intéressée, de faire connaissance avec la panoplie des différents dispositifs existants en Algérie et les services prenant en charge les patients mal-entendants et sourds profonds, de la simple prothèse auditive et ses performances relevant des audioprothésistes privés ou publics, l'implant de l'oreille moyenne, la prothèse à ancrage osseux nécessitant une intervention chirurgicale, l'implant cochléaire qui a permis aux sourds-muets d'entendre et de parler. Plus de 2000 patients ont été opérés dans les différents services ORL hospitalo-universitaires en Algérie. Pour l'implant du tronc cérébral, dont 4 patients en ont bénéficié, seuls deux services ont pratiqué cette intervention délicate qui consiste à mettre en contact des électrodes avec des noyaux auditifs du tronc cérébral. Ces interventions nécessitant un équipement lourd et sophistiqué ont été pratiquées en collaboration avec des experts étrangers ORL et neurochirurgiens exerçant dans l'un des plus grands centres d'implantation français. La chirurgie endoscopique nasosinusienne et de la base du crâne ont fait l'objet de conférences, d'ateliers et de tables rondes. D'éminents experts étrangers et algériens ont présenté et échangé leurs travaux de leurs expériences ainsi que leurs recherches. Les débats qui ont suivi étaient très instructifs pour les participants présents dans les salles. La table ronde sur les végétations adénoïdes a drainé un très grand nombre de praticiens libéraux et universitaires, suivi d'un débat très animé sur leur indication opératoire, le mode d'anesthésie et les avantages et inconvénients d'une technique par rapport à une autre. Les communications, très nombreuses et variées, ont été réparties par thème entre cinq salles. Le timing devait être scrupuleusement respecté pour permettre la tenue des débats et les réponses aux questions posées par le public au communicant. La langue anglaise était à l'honneur pour la première fois. L'évaluation médicale, bien sûr dans la langue de Shakespeare, s'est faite sous forme de QCM. Le niveau des participants nationaux a été plus que satisfaisant. La langue anglo-saxonne sera désormais la deuxième langue de communication dans les rencontres scientifiques. Un congrès, quel que soit le domaine, doit être évalué avec des critères objectifs et des indices d'appréciation. L'évaluation concerne aussi bien le travail fait par les membres représentant le bureau de la société qui ont organisé cet événement et qui sont redevables auprès de leurs collègues membres adhérents qui les ont élus. La réussite d'une rencontre s'évalue sur le nombre et la représentativité de ses participants. Les services hospitalo-universitaires ont été dans leur totalité représentés pour la première fois. A souligner que jamais un nombre aussi élevé de nos collègues libéraux n'a pu être atteint par une société savante aussi jeune en ancienneté. Le chiffre de 500 praticiens a été atteint.