Afin de donner un large écho au projet de consensus national, qui regrouperait à la fois pouvoir et opposition, et qui serait, selon ses initiateurs, le plus à même de sortir l'Algérie de la crise abyssale où elle se trouve, les militants FFS de la fédération d'Oran ont décidé d'opter pour des actions de proximité. Dimanche dernier, les cadres de ce parti basés à Oran se sont regroupés place du 1er Novembre pour distribuer des flayers contenant leur appel à un large consensus national. «On est en train de sensibiliser et d'expliquer aux citoyens la nécessité de reconstruire un consensus national, et cela par l'organisation d'une conférence nationale de consensus (CNS). On réclame un large consensus, regroupant à la fois le pouvoir et l'opposition pour discuter des véritables problèmes qu'endurent les Algériens au quotidien», a déclaré Chafaâ Aguenihanai, coordinateur de la fédération d'Oran du FFS. Et d'ajouter : «Il est nécessaire de trouver des solutions collégiales pour mettre l'Algérie à l'abri de tous les dangers.» Pour cela, le parti de Hocine Aït Ahmed ambitionne de venir en «facilitateur», pour rapprocher le pouvoir de l'opposition. L'appel du FFS s'adresse à l'ensemble de la société algérienne, des partis politiques aux institutions de l'Etat, en passant par les médias, le mouvement associatif et social, les enseignants, et les citoyens. «C'est vrai qu'idéologiquement, il y a beaucoup de divergences, cela dit, on peut aussi trouver des convergences entre toutes les parties. Ce qu'il ne faut en aucun cas oublier, c'est que l'Algérie est indivisible et qu'il faut la préserver des mouvements extrémistes de tous bords». Invité à réagir aux maintes critiques faites à l'encontre du FFS, notamment par la CNLTD, Chafaâ Aguenihanai a dit : «On ne répond pas aux provocations, on garde le cap, on sait très bien ce qui nous attend, ce qu'il faut faire, et ce qu'on veut faire ! Nos principes n'ont pas changé depuis 1963.» Pour lui, le FFS s'inscrit dans l'opposition constructive et ne cherche pas à régler des comptes avec qui que ce soit. «Même ceux qui nous provoquent, on les appelle à la sagesse et à la raison». Lors de l'action de proximité de dimanche après-midi, ce sont plus de 3000 flayers qui ont été distribués, assure le coordinateur de la fédération d'Oran. «On a été agréablement surpris de voir que les citoyens d'Oran étaient au courant du projet de consensus, ils nous ont même demandé plus de détails sur la tenue de la conférence nationale de consensus». Mais pour l'heure, aucune date n'a encore été arrêtée quant à l'organisation de cette rencontre. La fédération d'Oran du Front des forces socialistes compte 550 militants, dont 320 enregistrés au chef-lieu de la wilaya. «Le FFS veut un changement du système, avec des institutions fortes et légitimes. Pour cela, il est nécessaire de changer la bouteille, et ne pas se contenter de changer seulement le bouchon», a souligné Chafaâ Aguenihanai en usant de paraboles. Il a précisé pour finir, que le projet de consensus élaboré par le FFS ne date pas de la dernière élection présidentielle, mais a été ficelé en aval. «Il faut se souvenir que la lettre d'Aït Ahmed sur un large consensus date de 2012 et le FFS est cohérent avec ses principes depuis sa création, en 1963.»