Plusieurs personnalités des pays du Golfe sont attendues le mois de décembre à Laghouat et El Bayadh, dont l'émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani, et des émirs saoudiens, ainsi que des responsables kowétiens et émiratis, pour s'adonner à la chasse à l'outarde, selon nos sources. Sur place, les accompagnateurs des émirs sont déjà arrivés via les aéroports d'Alger et de Hassi R'mel (wilaya de Laghouat) avant de se diriger vers trois périmètres de chasse qui se trouvent dans une zone allant de Béchar à Laghouat. Les services de sécurité algériens se sont également déployés dans ces zones. Par ailleurs, des témoins ont aperçu à l'aéroport de Hassi R'mel un avion spécial affrété par les émirs en train de décharger, sous haute surveillance, une quantité importante de matériel luxueux de camping et deux 4x4 blindés. «Les émirs du Golfe sont de plus en plus nombreux à venir chasser en Algérie, car leurs terrains de prédilection en Libye, en Mauritanie, en Tunisie et au Mali sont devenus trop dangereux», indique un connaisseur de la région. Le Maroc, l'Algérie et certaines républiques musulmanes de l'ex-URSS sont les seuls endroits où les responsables du Golfe peuvent encore pratiquer la chasse. «Ils sont considérés en Algérie comme hôtes de la présidence de la République, indique un commissaire à la retraite de Ghardaïa, ils se permettent même de changer de grosses sommes d'argent au noir. Ici-même, au vieux marché, un accompagnateur d'un émir saoudien a échangé 10 000 dollars il y a quelques jours». «10 000 dollars, c'est absolument rien, témoigne un chauffeur qui a travaillé une période pour le compte des émirs chasseurs. Ils dépensent énormément en cadeaux qu'ils offrent aux autorités locales.»