Il y a un afflux massif d'émirs du Golfe depuis quelques jours, ils sont venus braconner dans le Sud algérien. Ce sont les wilayas de Biskra, Laghouat et El Bayadh qui enregistrent les premiers campements. Selon des sources sûres, les membres de la famille royale d'Arabie Saoudite vont rejoindre incessamment la région de Mouhiken, dans la wilaya de Laghouat. L'ancien émir du Qatar, cheikh Hamed Ben Khalifa Al Thani, accompagné de l'ancien ministre des Affaires étrangères qatari, Hamed Ben Djassem, est également annoncé. Il y a quelques jours, un avion qatari a atterri à l'aéroport de Hassi R'mel où il y a actuellement un mouvement inhabituel pour déposer du matériel. L'opération s'est effectuée sous haute surveillance. Selon des travailleurs de l'aéroport, tous les moyens ont été mis à la disposition de l'équipage pour leur faciliter la tâche. Des campements royaux, des 4x4 blindés et du matériel sophistiqué ont été débarqués. Les émirs préfèrent atterrir dans de petits aéroports, à savoir celui de Biskra, Laghouat, Hassi R'mel ou Ghardaïa, pour ne pas attirer l'attention. Au total, sept grandes personnalités venues du Koweït, d'Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis ont, du moins pour le moment, choisi la destination Algérie pour passer leurs vacances d'hiver et pratiquer le braconnage. La destination Maroc n'est pas tellement prisée. Le climat algérien leur convient le mieux. Le flux massif est expliqué par l'insécurité enregistrée dans les pays voisins à cause des événements du Printemps arabe. Habituellement, en plus de l'Algérie, les émirs «braconniers» choisissaient la Libye, la Tunisie, la Mauritanie, le Mali et le Soudan. Ils viennent s'installer sous la bonne escorte des forces de sécurité. Selon des indiscrétions, ils sont considérés comme des «invités de la Présidence». Des groupes d'intervention de la Gendarmerie nationale et des forces militaires sont mobilisés pour la surveillance de leurs campements et pour assurer leurs déplacements. La chasse à l'outarde (houbara) est très appréciée par les braconniers qui continuent de la convoiter. Ces derniers ont même insisté auprès des autorités algériennes afin de les autoriser à chasser cette espèce, ce que l'Algérie a fini par accepter après six ans d'interdiction. Il faut également dire que les émirs profitent de la complicité et des facilitations de leurs hôtes. Des hommes d'affaires, l'un de Djelfa et l'autre originaire de Ghardaïa, sont gavés de cadeaux de la part des braconniers. Selon nos sources, 200 passeports spéciaux pour hadj leur ont été délivrés de la part des autorités saoudiennes pour avoir des facilitations de trouver de la main-d'œuvre et d'aide sur place. Et pour que leur matériel soit en sécurité après leur départ.