Après avoir massacré, en toute impunité, des espèces animales protégées, au sud du pays, les braconniers des pays du Golfe veulent - payer leurs dettes -. Un lâcher d'outardes houbara est prévu le 30 septembre prochain dans la wilaya d'El Bayadh pour soi-disant sauvegarder ces mêmes espèces. L'évènement sera organisé conjointement par l'Emirates Bird Breeding Center-Sarl, filiale de la National Holding et la Direction générale des forêts. L'initiative s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre de la convention algéro-émiratie portant sur la conservation de l'espèce outarde houbara, menacée et protégée par la loi 06-14 du 14 novembre 2006. Il faut dire que, des années durant, des émirs ont trouvé toutes les facilités pour chasser l'outarde algérienne en laquelle ils trouvent, nous indique-t-on, des vertus aphrodisiaques. Pour ce faire, ces Emiratis ne lésinent pas sur les moyens. A titre d'exemple, un Algérien qui leur a servi de guide témoigne avoir été payé 1000 dollars, pour avoir simplement planté les piquets des tentes. Le même guide révèle que chacun de ces chasseurs massacre plus d'une trentaine d'outardes par jour. Plus grave encore, le guide a affirmé à un membre du Mouvement écologique algérien que ces Emiratis cherchent même à ramasser les oeufs des outardes afin de les exporter. Depuis ces dernières années, des délégations qataries viennent régulièrement prospecter les zones favorables à l'installation de centres d'élevage de l'outarde et autres volatiles de la même espèce. Il semblerait, que la région la plus indiquée est la localité de Lebnoud, dans la wilaya d'El Bayadh. Dans cette même région, une autre délégation saoudienne a installé son campement dans la steppe afin de chasser cette fameuse outarde houbara. Les braconniers venant des pays du Golfe sont pourvus d'une extraordinaire logistique et d'un fastueux campement royal, pour le dépaysement et l'aventure. Ces émirs férus de la chasse au faucon s'orientent vers le braconnage criminel en dressant leurs tentes dans le Sud algérien réservé à leur plaisir. Il n'est un secret pour personne, dans les régions El Bayadh, Naâma et Béchar, ces prédateurs chassent sans le moindre souci, principalement la gazelle dorcas et l'outarde houbara. Ces émirs «criminels» apprécient cette chair extrêmement savoureuse en «violant» l'environnement. Les acteurs du Mouvement écologique algérien s'indignent du fait que l'Algérie est membre de la Convention sur le commerce international de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (Cites), à la Convention sur les espèces migratrices (CMS ou Convention de Bonn) et à la Convention biologique (CDB). Face à un tel massacre, les écologistes algériens ont toujours tiré la sonnette d'alarme et n'ont jamais cessé de demander à l'Etat de respecter ses engagements internationaux.