Dans un scrutin sans suspense, l'ancien président de la République redevient président de son parti politique. Une victoire qui encourage ses adversaires. La magie Nicolas Sarkozy ne fonctionne plus. Paris De notre correspondant L'impression de déjà-vu, déjà vécu a plombé la campagne électorale. Les discours étaient inaudibles, plus réchauffés que jamais. Nicolas Sarkozy avait retrouvé ses sujets favoris qui, à l'applaudimètre, font le bonheur des militants durs de la droite : l'immigration, les étrangers, le mariage pour tous. Le curseur était placé à droite toute, même en l'absence de son ancien conseiller, Patrick Buisson, à l'origine de la radicalisation de son camp politique. Résultats mitigés. Le raz-de-marée s'est transformé en nette victoire (64,5%) mais non en plébiscite censé terrasser définitivement ses adversaires. Nicolas Sarkozy voulait apparaître comme le recours naturel de la droite, il en ressort fragilisé. En 2004, il avait été porté à la tête de l'UMP (Union pour un mouvement populaire) avec 85% de voix. En dix ans, son score a fondu de 20 points. Son principal adversaire, le modéré Bruno Le Maire, est le principal gagnant de cette consultation. Près d'un militant sur trois (29,18%) s'est porté sur le député de l'Eure. Moins radical sur les sujets sociétaux, il a su rassurer une partie de son camp qui refuse la course-poursuite avec le Front national. Et maintenant ? La course à la primaire est ouverte. François Fillon, Xavier Bertrand et surtout Alain Juppé entendent bien mettre Nicolas Sarkozy sous surveillance. Les résultats de samedi les rassurent : le parti n'est plus entièrement acquis à l'ancien locataire de l'Elysée. Ils comptent bien avoir des garanties pour l'organisation d'une primaire ouverte en 2016, lors de laquelle les sympathisants pourront élire leur candidat. Après avoir parlé aux militants, Sarkozy s'adressera aux Français. Et tous les sondages se ressemblent : si les militants de droite sont toujours plus nombreux à voir en lui le meilleur candidat à l'Elysée, les Français, eux, plébiscitent le maire de Bordeaux, jugé moins clivant, plus compétent et plus honnête. Avec un parti comme machine de guerre, Sarkozy veut prendre une avance sur ses concurrents. Pour la presse, «Nicolas Sarkozy n'a pas réussi à tuer le match». La guerre des droites a encore de beaux jours (voire deux ans) devant elle.