Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, essaye de calmer la protesta qui a gagné, ces derniers jours, le secteur universitaire. Intervenant, hier à Alger, lors d'une conférence de presse animée au forum d'El Moudjahid, il affirme que «les étudiants ayant obtenu une licence LMD ont le même droit que ceux qui détiennent une licence du cycle classique». «Dans la grille de la Fonction publique, il est mentionné qu'il faut une licence, sans faire la distinction entre le classique et le LDM», tente-t-il de rassurer. Dans le même sillage, M. Mebarki affirme que «tous les étudiants titulaires de licence ou de master peuvent postuler aux concours de recrutement d'enseignants». Et d'ajouter : «Ce concours, qui sera organisé en mars 2015, n'est pas seulement ouvert à ceux issus des Ecoles d'enseignement supérieur (ENS). Les propos de Mme Benghebrit, ministre de l'Education nationale, ont été mal interprétés. Il s'agissait de souligner l'importance de la formation pédagogique des futurs enseignants et du rôle des ENS. Personne n'a parlé de la limitation des recrutements aux seuls diplômés des ENS.» Le ministre explique que «le ministère de l'Education nationale a besoin de recruter chaque année près de 24 000 éléments, tandis que les ENS n'offrent que 3000 diplômés par an». Par ailleurs, M. Mebarki a avancé le chiffre de 51 000 enseignants universitaires encadrant plus de 1,3 million d'étudiants dans près de 100 établissements de l'enseignement supérieur. «20% de ces enseignants sont professeurs et près de 30% sont maîtres-assistants. Nous pouvons dire que le taux d'encadrement est correct. Parmi les maîtres-assistants, 30 000 préparent leur doctorat», énumère-t-il. Abordant les classements des universités, qui positionnent l'Algérie à la traîne, le ministre souligne que «leurs auteurs ne sont pas issus de l'ONU ou d'organismes académiques reconnus». Il pense toutefois que «les universités algériennes doivent être évaluées sérieusement au plan interne et améliorer leur visibilité grâce aux outils du web». Enfin, il déplore le retard enregistré dans le programme des 10 000 logements destinés aux enseignants, dont seuls 3000 ont pu être réalisés jusqu'à présent.