Mebarki répondait ainsi aux étudiants qui observent depuis quelques jours une protesta devant le siège de son département. « Les nouveaux diplômes ouvrent aux mêmes droits à l'emploi », a-t-il affirmé. Le système LMD, mis en place il y a dix ans et généralisé il y a cinq à six ans, connaît quelques « dysfonctionnements » nécessitant des « réglages » et « c'est fait », ajoute-t-il. Le problème s'est posé, à vrai dire, pour les architectes dont l'agrément fonctionne selon les dispositions d'un décret datant de 1998, c'est-à-dire avant l'institution du LMD et se pose aussi pour le corps paramédical. Avec le ministère de l'Habitat, le ministère de l'Enseignement supérieur vient d'introduire un amendement de cet article. Mais pour le ministre, la Fonction publique ne fait pas de distinction entre la licence classique et le LMD. « Des diplômés sont déjà dans la Fonction publique et dans l'enseignement supérieur », a-t-il relevé. Le ministre a également tenu à dissiper un autre malentendu suite aux interprétations des déclarations de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, selon lesquelles son département ne recruterait plus, pour ses trois paliers, parmi les diplômés de l'université, dont elle juge le niveau faible. Pour Mebarki, c'est là « une mauvaise interprétation » des propos de la ministre. Selon lui, l'éducation nationale ne peut se contenter des 3.000 enseignants formés par an par ses instituts spécialisés (écoles normales supérieures) pour couvrir ses besoins qui sont estimés à 24.000. « Il y a un déficit qu'elle doit combler par le recours au recrutement des diplômés des universités », a-t-il indiqué. Mohamed Mebarki s'est attardé dans son intervention sur la rentrée universitaire qui a été « précoce » par rapport aux années précédentes-elle a eu lieu début septembre dernier-ce qui permet de gagner en volume horaire. La rentrée a été « normale, si l'on excepte les incidents d'il y a deux jours », a-t-il noté, suite aux rumeurs sur la validité des diplômes. Pour les cités universitaires avec la densification du réseau, moins de 40% d'étudiants demandent aujourd'hui une chambre dans les cités U. Quant à l'encadrement, « les progrès sont notables puisque nous avons aujourd'hui un professeur de rang magistral our 22 étudiants », selon le ministre. Classement de l'université algérienne : « Les critères ne sont pas objectifs » Sur la question du mauvais classement de l'université algérienne sur le plan international, le ministre de l'Enseignement supérieur a expliqué que cela ne se fait pas par des organismes dépendant des Nations unies ou de l'Unesco. De plus, il a estimé qu'on ne peut se fier aux critères retenus qui se basent sur « le cumul de la recherche » et qui avantagent tout bonnement les universités centenaires. Prenant au hasard l'un des classements, le ministre trouve anormal que nos universités figurent derrière celles de bien de pays africains qui préfèrent pourtant envoyer leurs enfants dans nos universités. Dans un autre classement commandé par les Britanniques sur les 50 meilleures universités arabes, « l'Algérie n'y a pas figuré et on a entendu des vertes et des pas mûres » à propos de ce classement alors qu'on n'y a pas participé parce que, tout simplement, « on n'a pas été invités », a affirmé Mebarki. Il citera encore un autre classement arabe fondé sur d'autres critères qui a classé et (« c'est acceptable », selon Mebarki) l'Algérie à la troisième place. Sur la question de l'ouverture de l'enseignement supérieur au privé, le ministre a précisé que la loi existe depuis 2008 et le cahier des charges est déjà prêt. « Nous n'avons pas été excessifs, nous avons exigé le minimum pour protéger le diplôme algérien », a-t-il souligné. Pour le moment, seules deux demandes ont été enregistrées, a signalé Mebarki, qui se défend de bloquer toute initiative dans ce sens.