Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, a rassuré hier les étudiants titulaires de licences ou de masters en affirmant que ces derniers pourront postuler aux concours de recrutement d'enseignants qui seront organisés par le ministère de l'Education nationale, dont celui prévu en mars 2015. «Il n'a jamais été question, pour la ministre de l'Education nationale, de fermer les portes du recrutement des enseignants des trois cycles aux licenciés issus du système LMD (Licence-Master-Doctorat) et de se contenter des sortants des écoles normales supérieures (ENS)», a affirmé M. Mebarki au forum d'El Moudjahid. Des étudiants ont exprimé leur inquiétude, suite aux dernières déclarations de la ministre de l'Education nationale et dont «les propos ont été mal interprétés», a précisé le ministre. M. Mebarki a expliqué que les déclarations de Mme Benghebrit «ont été très mal interprétées, car il n'a jamais été question pour la ministre de fermer les portes du recrutement au profit des étudiants titulaires de licence ou de master». Selon l'invité du forum d'El Moudjahid «il s'agit de l'importance de la formation pédagogique des futurs enseignants et du rôle des ENS et non de la limitation des recrutements aux seuls diplômés de ces écoles». M. Mebarki a fait savoir que les besoins du secteur de l'éducation nationale s'élèvent chaque année à environ 24 000 recrutements, alors que les ENS ne forment que 3 000 diplômés/an. «Au mois 20 000 enseignants sont recrutés annuellement en dehors des diplômés de ces écoles», a-t-il tenu à indiquer. Le ministre a, en outre, affirmé que la loi relative à l'organisation de la Fonction publique «est claire à ce sujet», précisant que cette loi permet aux nouveaux diplômés de concourir aux postes relevant de la Fonction publique. Rappelons, que des étudiants ont exprimé dimanche dernier leur inquiétude, suite aux dernières déclarations de la ministre de l'Education nationale et dont «les propos ont été mal interprétés», selon M. Mebarki. Hier également, un sit-in a été observé devant le ministère de l'Enseignement supérieur par les étudiants, qui ont dénoncé le manque de débouchés professionnels pour les licenciés du LMD. Ces derniers se sont interrogés sur l'utilité d'obtenir un diplôme de licence s'il ne permet pas de postuler dans la Fonction publique. Un autre rassemblement a été organisé à la faculté centrale d'Alger par une centaine d'étudiants en littérature arabe. ils ont protesté, à coups de divers slogans et munis de banderoles, contre «la récente décision de la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, de ne recruter que les diplômés des Ecoles supérieures dans son secteur», et ont réclamé l'annulation du système LMD (License-Master-Doctorat). Rappelons que ces dernières semaines, plusieurs mouvements de protestations et de grèves ont été menés dans plusieurs universités à travers le pays. Et afin de faire face à un vaste mouvement de protestation qui risque de paralyser le pays, le ministre de l'Enseignement supérieur s'est exprimé hier pour calmer les esprits et assurer qu'il ne s'agit que d'une mauvaise interprétation des propos de la ministre de l'Education nationale. Tout en reconnaissant que le système LMD connaît certains dysfonctionnements, il a insisté sur le fait que «ces diplômes sont obtenus en Algérie. L'ensemble des diplômés des universités algériennes ont exactement les mêmes droits», et d'ajouter que «le diplôme de licence dans le système LMD est un diplôme à caractère national, en vertu des lois applicables». Dans ce contexte, il a nié l'équivalence entre le diplôme du système classique et le diplôme du système LMD, confirmant que ce sont deux diplômes reconnus par l'Etat. «Les diplômés universitaires seront traités à égalité dans le processus de recrutement», a conclu le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. H. Y.