Ayant été pendant longtemps une terre de transit, l'Algérie est devenue depuis moins de cinq ans une terre d'accueil et d'asile. Constantine va se doter d'un «centre d'accueil provisoire» pour regrouper les déplacés subsahariens, le temps de préparer leur rapatriement. L'information divulguée par la direction des affaires sociales de la wilaya confirme la mise sur rails de l'opération entreprise par les pouvoirs publics dans la perspective de rapatrier des milliers de refugiés africains ayant fui leurs pays respectifs, Le Mali, Le Niger ou encore Le Burkina Faso, proies à des conflits violents. L'Etat algérien a récemment décidé le rapatriement en premier lieu des déplacés nigériens sur demande de leur pays. Ainsi plus de 3000 nigériens sont concernés par cette opération qui sera organisée en concertation avec les deux parties, appyée par l'assistance technique de l'organisation internationale des migrations (OIM). Le même schéma serait conduit, à fortiori, concernant les réfugiés issus des autres nationalités. D'ailleurs le centre provisoire de Constantine qui devrait voir le jour incessamment sur les hauteurs de ziadia, croit-on savoir, est destiné à regrouper l'ensemble des réfugiés africains qui investissent, depuis des mois, plusieurs artères et quartiers de la ville. Les autorités locales, via un comité composé de représentants de l'action sociale, de la protection civile, de la sûreté de wilaya et du Croissant-Rouge Algérien (CRA), s'attèlent, depuis des jours, à mener à bout une opération de recensement. Une tâche qui s'annonce ardue eu égard à la mobilité intra-muros de ces mêmes réfugiés. De pays de transit à celui d'accueil Ayant été pendant longtemps une terre de transit, l'Algérie est devenue depuis moins de cinq ans une terre d'accueil et d'asile. Une situation exceptionnelle. Réguler ce flux de migrants qui traversent, à leurs risques et périls, une frontière de près de mille kilomètres n'est en aucun cas chose aisée. A défaut de pouvoir les intercepter aux portes du Sahara, les pouvoirs publics semblent emprunter le chemin inverse. Recenser tous ceux qui ont pu remonter du sud vers les villes du nord et… les rapatrier, pour rester politiquement correct !!! Les «refugiés africains» de Constantine ne seront pas épargnés par ce dispositif. Ils seront eux aussi portés sur les listes, déjà longues, de ces milliers de déplacés contraints par les conflits à quitter leur pays vers d'autres cieux plus cléments… mais leur rêve aura tourné court. Toutes ces familles, femmes et enfants, lesquelles, malgré la barrière de la langue, ont réussi à s'attirer la sympathie de la population seront dans quelques semaines hébergées au centre d'accueil temporaire de Ziadia pour être transfées vers les centres de transit à Tamanrasset ou Illizi et delà… vers leurs pays. Des tribulations qui pourraient enlever à certains toute velléité de récidive.