Les dix pays du pourtour de la Méditerranée occidentale veulent relancer la coopération dans le secteur du tourisme. Les représentants de ces pays se sont réunis, les 2 et 3 décembre, dans la capitale portugaise pour adopter la déclaration de Lisbonne intitulée «Tourisme capital humain». Il s'agissait de reconnaître l'importance de la formation et de la qualification dans le secteur du tourisme, de favoriser la recherche comme instrument nécessaire à l'aide à la prise de décision des entreprises du tourisme. L'un des aspects innovants adoptés à l'issue de la réunion du 5+5 tourisme concerne la décision d'intégrer dans les cursus de formation des modules qui mettent en valeur le patrimoine culturel et historique méditerranéen. En Algérie, l'essentiel des dépenses des touristes se réalise dans les complexes touristiques (clientèle-loisirs) et les hôtels 5 étoiles (clientèle-affaires), ce qui est moins le cas dans les pays où le tourisme est plus culturel que balnéaire, comme en Turquie ou en Egypte. Dans les pays du bassin méditerranéen, l'industrie touristique représente environ 7,7% du PIB. Malgré la crise économique et l'instabilité politique qui touchent différentes parties de la région, le nombre de touristes a augmenté de 6% en 2013, au point que dans certains pays, ce secteur représente plus de 18% du PIB (Maroc) ou 15% du PIB pour la Tunisie. Selon le dernier rapport du Conseil mondial du tourisme et du voyage (WTTC), la contribution du secteur du tourisme et du voyage en Algérie dans le PIB national est de 8%. La Méditerranée a été l'une des premières destinations du tourisme de masse, d'abord du côté nord, puis rapidement sur sa rive sud. Les «révolutions arabes» ont durement éprouvé le secteur touristique des pays des rives sud et est de la Méditerranée. Ces mouvements, combinés à d'autres épisodes régionaux très préoccupants (guerre de Libye, crise syrienne), n'ont pas manqué d'alarmer les touristes européens qui ont été nombreux à se replier sur la rive nord de la Méditerranée pour leurs vacances. La persistance des troubles au Proche-Orient et les incertitudes quant à la capacité des nouveaux gouvernements égyptien, tunisien et libyen à sécuriser la transition démocratique risquent de prolonger la désertion des destinations sud-méditerranéennes. Face à une clientèle de plus en plus exigeante et courtisée, les attentes en termes de qualité se sont accrues et, ce faisant, la formation est devenue un enjeu prépondérant du développement économique du tourisme. L'offre de formation initiale et continue existe. Elle est même abondante et variée, mais manque de cohérence et de lisibilité. En Algérie, la réalisation de structures hôtelières n'atteindra pas les objectifs assignés en l'absence de personnels hautement qualifiés et de qualité. Aujourd'hui encore, la qualité du service demeure le point faible du tourisme dans notre pays.