Elle sera venue comme elle est repartie, dans la discrétion totale et sans grande révélation, du moins pas dans l'immédiat ni dans l'urgence commandée par la mort d'hommes enregistrée une semaine plus tôt à Touggourt. Une situation dramatique qui a mis en émoi tout le pays et boosté les différentes opérations d'étude et de distribution des terrains sociaux destinés aux wilaya du Sud. Une opération qui avait enregistré beaucoup de retard dans les zones où existe une forte demande, a reconnu Ali Bouguerra, wali de Ouargla, lors d'une conférence de presse organisée la semaine dernière au lendemain de la cérémonie de remise de plus de 3800 titres de localisation de terrains sociaux au siège de la wilaya. Banalités Les projets, la wilaya de Ouargla en compte une bonne centaine, dont plusieurs qui changeront sûrement sa configuration pour le demi-siècle à venir, comme le tramway et la voie ferrée ou encore le CHU, mais le plus urgent pour cette délégation n'était-il pas une rencontre avec les citoyens de Touggourt qui exigent la présence de M. Sellal à présent. Le représentant de M. Belaïz a reçu cette déclaration banale sur «la prise en charge des attentes du citoyen de la wilaya de Ouargla au centre des préoccupations des pouvoirs publics». Venant de la part du directeur général chargé des collectivités locales au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui a présidé cette commission, c'est à se demander pourquoi ce déplacement. Nacer Belkacem a affirmé qu'il avait «vu et consigné ce qu'il a constaté». Il n'a pourtant pas daigné parler aux citoyens qui attendaient depuis 10 jours sa visite pour savoir le pourquoi et le comment du malheureux enchaînement, l'erreur administrative qui a mis les habitants de Draâ El Baroud en colère, ce que l'APC a fait ou n'a pas fait dans la gestion du dossier des terrains sociaux. La goutte qui a fait déborder le vase, c'est ce qui a causé la mort de 3 jeunes et blessé 53 autres à cause de misérables terrains dans le désert. La phrase à retenir de la bouche de l'envoyé de Belaïz est celle du «constat de plusieurs insuffisances qui seront rapportées aux plus hautes autorités du pays.» La délégation dépêchée par M. Belaïz, comme il l'avait annoncé à l'aéroport de Sidi Mahdi, est donc venue constater de ses propres yeux des insuffisances. Tous les secteurs posant problème pour le citoyen ont été ciblés, à commencer par l'emploi, l'habitat, l'urbanisme, l'énergie et l'eau, mais dans le cadre d'une visite ordinaire effectuée par le wali de Ouargla à Hassi Messaoud et El Borma. Même Tahar Chaâlal, le directeur général de l'Anem, tant décrié par les chômeurs, était de la partie. Il a inauguré le bureau local de l'Anem de la daïra d'El Borma. Coup de vent Arrivée jeudi dernier, repartie samedi, cette fameuse délégation n'a pas dérogé aux traditionnelles visites éclair du pouvoir central où on constate de loin le lancement de tel projet, ou la réalisation d'un autre. La délégation s'est donc calée au programme de visite sur le terrain, à travers les chantiers. Un rythme de travail que s'est imposé Ali Bouguerra depuis 2 ans à la tête de cette wilaya aux multiples problèmes. Tous les projets en cours ont été visionnés, le dédoublement de la route de 3,5 km sur la RN49, de la sortie sud de cette commune de Aïn Beïda vers Sidi Khouiled, d'un coût de 94 millions de dinars. Le projet de bande verte sur 162 km entre Ouargla et Touggourt, prévoyant la plantation de 20 000 palmiers dattiers et 81 000 oliviers, pour un coût de 1,9 milliard de dinars, la remise de 100 titres d'attribution de lots de terrain à bâtir dans le cadre de l'habitat rural au carrefour giratoire de la daïra d'El Hadjira ainsi que le projet en cours de 52 logements sociaux de la nouvelle ville d'El Hadjira. A Hassi Messaoud, seconde étape du périple, la route reliant cette daïra à celle de Robbah dans la wilaya d'El Oued a connu l'achèvement d'une tranche de 60 km sur le territoire de la wilaya de Ouargla. Un contournement de la zone pétrolière de Haoudh El Hamra sur 11,5 km, pour un coût de près de 800 millions de dinars, a été inspecté ainsi que les travaux de réhabilitation et d'extension de l'hôpital de Hassi Messaoud décidés par le wali de Ouargla pour répondre à une demande insistante d'espace et de soins médicaux plus performants dans cette capitale pétrolière. Le projet, qui enregistre un taux d'avancement de 80%, a nécessité une enveloppe financière de 382 millions de dinars au titre du programme de développement des régions du Sud et compte de nouveaux pavillons d'hospitalisation, un service des urgences, une maternité, une vingtaine de logements de fonction destinés aux médecins spécialistes, ainsi qu'un château d'eau de 60 m3.