Une grève de deux jours sera observée par le Cnapeste, les 8 et 9 décembre, malgré la détermination du ministère de tutelle de procéder à des retenues sur salaire. Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur tertiaire de l'éducation (Cnapeste) a décidé d'aller jusqu'au bout de sa menace d'observer une grève de deux jours à partir d'aujourd'hui. Et ce, malgré la détermination de la ministre de l'Education nationale de sévir contre les syndicalistes grévistes par l'application de sanctions. Mme Nouria Benghebrit a indiqué, jeudi dernier, que dans le cas où ce syndicat persisterait à enclencher sa grève, la tutelle procédera à des retenues sur les salaires des grévistes et à la suspension de la prime de rendement. Mais apparemment, le Cnapeste n'a guère été intimidé par cette menace. Mieux, il entérine sa décision d'aller à la grève avant même la tenue d'une «réunion de conciliation» à laquelle il était convié, hier, par la première responsable du secteur de l'Education nationale. Et pour cause, les responsables de cette organisation syndicale estiment que leurs revendications dépassent les prérogatives du ministère de l'Education nationale. C'est pourquoi ils demandent l'intervention du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. «Nous n'attendons pas grand-chose de la part de notre ministère, nous attendons l'intervention du Premier ministre pour satisfaire nos revendications légitimes qui tendent à s'éterniser», a indiqué hier Nouar Larbi, coordinateur national du Cnapeste. Contacté, ce dernier avance comme autre motif du maintien de leur grève le fait qu'«il est pratiquement impossible de réunir un conseil national aujourd'hui (hier, ndlr), seule instance habilitée à arrêter la grève». Le conseil national du Cnapeste avait annoncé, le 23 novembre dernier, un mouvement de débrayage pour les 8 et 9 décembre, à travers lequel il appelle à la prise en charge de sa plateforme de revendications. A l'origine de cette action, le Cnapeste s'était dit «non satisfait» des résultats ayant sanctionné les pourparlers avec sa tutelle, estimant qu'«il y a un recul par rapport au PV signé en février 2014 avec la Fonction publique». Outre des revendications socioprofessionnelles, le Cnapeste réclame toujours, entre autres, la requalification des enseignants dits en voie d'extinction et des concours de promotion qui n'ont pas été organisés depuis 2008. Et pour arracher la satisfaction de ces revendications, le Cnapeste semble déterminé et avertit : «Notre grève est un signal d'alarme, pour dire qu'il faut agir vite pour empêcher d'autres grèves d'envergure qui pourraient toucher le secteur de l'éducation nationale.»