Des centaines de Soudanais, Tchadiens, Nigériens et Maliens sont impliqués dans un trafic tout nouveau dans le Grand Sud algérien. La raison : l'extraction minière illégale des métaux précieux, notamment l'or brut. Un nouveau trafic, un pillage des richesses minières, dans le cadre de la contrebande, vient de faire son apparition. C'est une nouvelle filière très organisée et hiérarchisée, dont les bases arrières sont situées dans des pays du Sahel, non loin des frontières algériennes. «C'est une filière structurée et très organisée, animée par des gangs terroristes. Ces derniers recrutent des Subsahariens rapatriés qui connaissent déjà le Sud algérien. Profitant de leur situation précaire, ils leur font miroiter monts et merveilles, les assistant même pour quitter l'Afrique vers d'autres cieux plus cléments», affirment des sources sécuritaires sur place. Et de constater : «Ce nouveau fléau a vu le jour depuis le déclenchement du conflit dans les pays sahéliens.» En effet, sachant que les pays du Sahel ne maîtrisent pas toutes leurs frontières en raison des conflits, ces gangs terroristes les envoient dans des lieux ciblés, particulièrement dans la wilaya de Tamanrasset. Pour couvrir cet immense territoire, ils les équipent en véhicules de grosses cylindrées tout-terrain, de détecteurs de métaux de dernière génération, de moyens de communication satellitaires Thuraya et d'appareils de géolocalisation (GPS). C'est ce que confirment, selon les mêmes sources, les saisies opérées lors des arrestations de ces chercheurs d'or infortunés dans la wilaya de Tamanrasset. En effet, selon un décompte officiel, au cours des deux derniers mois, les éléments des garde-frontières (GGF) ont récupéré d'importantes quantités de pierre et de terre jaune susceptibles de contenir l'or brut et autres métaux purs. 200 détecteurs de métaux, 14 appareils téléphoniques Thuraya et 24 autres cellulaires ont été par ailleurs saisis. A cela, il faut ajouter des véhicules, dont 41 4x4, 7 camions et une vingtaine de motocyclettes. A la question de savoir comment et où est traitée la terre jaune, les mêmes sources expliquent : «Il y a des fabriques modernes spécialisées dans l'extraction de l'or et autres métaux précieux depuis la terre brute. Elles sont installées non loin des frontières algériennes et sont érigées en l'absence d'autorité des Etats concernés. Les ventes assurent incontestablement le financement des groupes terroristes». La région du Grand Sud algérien a toujours été le lieu de prédilection pour les contrebandiers et autres gangs terroristes dont les intérêts financiers se croisent inévitablement. Des cigarettes Marlboro aux denrées alimentaires de base, voilà que le trafic est passé à la vitesse supérieure pour écumer le sous-sol à la recherche de métaux précieux.