Depuis quelques années, une autre forme de pollution s'ajoute au lot, les effets des antennes-relais de téléphonie mobile. Ce fléau est d'autant plus insidieux que les ondes électromagnétiques qui sont incriminées, sont invisibles. Les citoyens assistent à une prolifération de ces modules sur les terrasses de maisons individuelles. Et si certains sont indifférents, d'autres, sans doute plus avertis, ont alerté les autorités locales sur les risques inhérents à l'exposition aux ondes électromagnétiques générées par de telles antennes. La réponse des autorités locales se base sur le fait qu'aucune étude ne prouve de façon indiscutable le lien entre ces antennes et les maladies pointées du doigt par les citoyens, certains gliomes (tumeurs cérébrales), leucémie infantile, troubles du sommeil, infertilité… Des professionnels en télécommunication, quant à eux, confirment l'existence d'ondes suspectées d'être nocives pour la santé dans les périmètres d'antennes-relais, tout particulièrement les antennes pour la 3G et la 4G. Tout comme les médecins, qui ont bien voulu nous en dire plus sur ce phénomène, indiquent que plusieurs études convergent vers des effets dévastateurs de la santé humaine, végétale et animale. Nos interlocuteurs nous renvoient aux diverses études entreprises dans le monde sur l'impact néfaste des antennes-relais sur la santé. Dans une étude suisse effectuée en 2012, il a été déterminé qu'un «grand nombre de veaux sont nés avec des cataractes nucléaires après qu'une station de base de téléphonie mobile eut été érigée aux alentours de la grange». Ceci implique un risque de cataracte 3,5 fois plus important que la moyenne suisse. Une autre étude entreprise en 2011, brésilienne celle-là, affirme que «les irradiations électromagnétiques émises par les antennes-relais de téléphonie mobile sont directement liées à l'apparition de certains types de cancers». Cette étude fait ressortir que 80% décédés à Belo Horizonte suite à des types de cancers particuliers habitent à moins de 500 mètres des 300 antennes-relais de téléphonie mobile. Les scientifiques ont dénombré pas moins de «4924 victimes de cancers pouvant être causés par les rayonnements électromagnétiques». Et si l'on se trouve dans le faisceau d'une antenne-relais, le risque est encore plus grand. Sur le plan épidémiologique, des études environnementales sur l'incidence des cas de cancer à proximité des antennes-relais publiées en 2008 révèlent une «augmentation significative des cas de cancers dans un rayon de 200 mètres autour des antennes-relais en émission», principalement les cancers du sein et du cerveau. «Et malgré cela, s'étonnent nos interlocuteurs, les antennes-relais poussent comme des champignons sur les toits, seul l'argent les intéressent !». Certains nous invitent à constater de visu le phénomène et, en effet, nous pouvons dénombrer quatre à cinq antennes concentrées dans un périmètre d'environ 300 mètres. Elles sont debout sur les maisons telles des machines sorties tout de droit du film «La guerre des mondes». D'aucuns peuvent douter encore de l'extrapolation des conclusions de ces études et, par voie de conséquence, de l'implication des antennes-relais dans la survenance et l'aggravation de pathologies menant à la mort. Cela nous rappelle le cas de l'amiante dont les conséquences ont engendré un coût humain qui aurait pu être évité sinon très réduit n'eussent été les tergiversations sur les dangers que présente ce matériau. En conclusion, nous terminons sur les interrogations de ce citoyen qui habite, malgré lui, sous une antenne-relais de téléphonie mobile : «Les autorités locales ne doivent-elles pas mettre la santé des citoyens au-dessus de tout ? Et ne doivent-elles pas privilégier le principe de précaution dès qu'il ya suspicion de risque et de danger ?»