La réunion plénière de l'APW, tenue jeudi, s'est penchée sur le blocage inexpliqué de la réalisation de la zone industrielle projetée sur 205 ha depuis 2011 à Tamzoura, une commune limitrophe à 30 km d'Oran et excentrée à l'extrême est de la wilaya de Témouchent. Ce projet avait même été catalogué en mai 2013 au nombre de sept autres classés prioritaires sur la quarantaine de parcs industriels projetés au niveau national. Le blocage est d'autant inexpliqué que l'Agence national d'intermédiation et de régulation foncière (ANIREF) avait lancé en mai 2013 un avis d'appel d'offres national et international restreint portant sur l'étude d'aménagement et les travaux de viabilisation de la future zone. Le même appel avait été relancé et un soumissionnaire ibérique avait été retenu. Mieux, en août 2013, la directrice de l'ANIREF avait annoncé à Oran que les huit zones considérées prioritaires seraient réceptionnées en 2014. L'attente à Témouchent était grande par rapport à ce vital projet parce que structurant pour le développement d'une wilaya à l'intersection de trois voisines qui, et principalement Oran, ravissent à son détriment tous les projets d'investissement dans la région. Il s'agit également de la première injection d'un projet d'envergure dans la région de la Mléta, une des plus déshéritées de la wilaya dont la population active travaille pour l'essentiel à Oran. Par ailleurs, on pensait enfin tirer profit du voisinage de la grande capitale régionale en raison de la proximité de son port, son aéroport, l'autoroute Est-Ouest ainsi que la disponibilité de l'énergie (le gazoduc y passe). Et du fait que la zone était cadastrée, les autorités locales avaient été invitées à attribuer des concessions aux porteurs de projets industriels qui les finaliseraient dans l'intervalle de la livraison des travaux de la zone. 71 lots ont été ainsi attribués. A la direction de la PME, on projetait l'érection d'un pôle agro-alimentaire, avec des industries sèches, peu consommatrice d'eau, la ressource hydrique étant réduite en cette région. Dans cette approche, il est question de favoriser le développement de l'oléiculture et de créer un bassin oléicole. En outre, on projette d'encourager le développement du froid par l'érection d'une plateforme logistique pour le stockage, la distribution et la régulation des fruits et légumes pour toute la région. Enfin, les terres aux alentours étant des espaces fragiles, il avait été édicté que toute industrie polluante doit en être exclue. Ainsi, au regard des projets retenus, on attendait beaucoup de celui d'une fabrique de sachets biodégradables, avec à la clé 400 emplois. Initié par un investissement algéro-italien en plasturgie, il consiste en la récupération et la transformation du plastique. Evalué à un montant de 160 millions d'euros, il aurait en outre permis la disparition de tous les sachets qui salissent l'environnement, selon le directeur de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) à Témouchent. Face aux tergiversations de l'ANIREF, le wali par intérim a alerté le ministre en charge du secteur. Celui-ci avait, fin octobre, instruit l'ANIREF pour activer le lancement de l'étude et les travaux d'aménagement. Cependant, sur le terrain, rien n'a été engagé. Selon d'aucuns, il semble bien que l'agence en question travaille en fonction d'un calendrier qui lui est propre, sans tenir compte des intérêts locaux dont pourtant sa raison est d'être un promoteur de leur développement.