L'ère des spéculateurs du foncier industriel est-elle révolue ? En tous les cas la création de l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref) par les pouvoirs publics constitue certainement un frein à ce gâchis qui, jusqu'à l'heure actuelle, n'a profité ni à l'Etat ni à la création d'un grand nombre de postes d'emploi escomptés. La preuve, le taux actuel d'occupation de la seule zone industrielle de la ville d'Aïn Témouchent, d'une superficie de 300 ha, ne dépasse guère les 50% comme l'a indiqué Azzedine Kerri, secrétaire général de la wilaya, lors d'une conférence de presse animée ce lundi au siège de la wilaya par Mme Leïla Atif, directrice régionale d'Oran de l'Aniref, et ce, en présence du président de la Chambre de commerce et du directeur de la PME. Créée il y a deux années, cette agence a pour mission de gérer son portefeuille constitué des actifs résiduels des entreprises dissoutes ainsi que les actifs excédentaires pour le compte des domaines selon un nouveau régime. Selon la conférencière, celui-ci offre beaucoup d'avantages aux investisseurs en quête d'un terrain. Désormais le mode d'accession devra inéluctablement passer par les enchères excepté pour ceux qui veulent se lancer dans de grands projets d'investissement pour le développement des zones déshéritées et par ricochet la création de postes d'emploi. Aussi, Mme Atif a, dans son intervention, présenté le premier avis de concessions aux enchères publiques des biens immobiliers de certaines entreprises dissoutes pour une superficie globale de plus de 2,5 ha, et ce, pour une durée de 33 ans renouvelable deux fois. “Maintenant ce sont la Calpi et l'Aniref qui définissent le type d'activité que devra accueillir le terrain alors qu'auparavant, c'était l'investisseur qui choisissait le terrain”, fera remarquer Mme Atif tout indiquant que “la seconde opération consistera à lancer les zones d'activité professionnelle pour l'investissement dans le domaine productif dans le but d'inciter les investisseurs à la création de nouveaux emplois”. Aussi, ces derniers auront le droit de céder leurs propriétés réalisées sur les terrains concédés dont ils n'auront que le droit de jouissance car s'agissant d'une propriété de l'Etat. Enfin, intervenant à l'issue de cette conférence, le SG de la wilaya a révélé que son institution est en train de recenser le portefeuille foncier afin de le mettre à la disposition des promoteurs et que l'affectation reposera sur la destination de chaque parcelle de terrain. À ce titre, la future zone industrielle d'une superficie de 312 ha sera implantée dans la commune de Tamzoura en raison de sa mitoyenneté avec la wilaya d'Oran, de son accessibilité et surtout de ses terres non cultivables.