«Nous remuerons ciel et terre pour retrouver la fameuse statue incarnant la chute d'Icare», s'est exclamé Djelloul Talha, président de l'association Amel pour la sauvegarde du patrimoine architectural, culturel et environnemental de Sidi Bel Abbès, lors d'un entretien consacré précisément à la situation chaotique dans laquelle est confiné le patrimoine local. Apparemment désabusé mais combatif, l'interlocuteur n'a pas caché son désappointement quant à la disparition énigmatique de cette statue qui trônait jusqu'en 2006 sur l'illustre place du Petit Vichy de Sidi Bel Abbès. «Unique en son genre en Afrique et dans le monde arabe, ce chef-d'œuvre taillé sur du marbre blanc, expliquera-t-il, avait été réalisé au siècle dernier par l'éminent sculpteur français Auguste Maillard qui avait fait ses classes à l'école supérieure des Beaux Arts de Paris». Fervent militant de la préservation du patrimoine collectif de Sidi Bel Abbès, le président de l'association n'hésitera pas, cependant, à tirer la sonnette d'alarme sur les risques d'affaissement qui menacent la coupole qui, après avoir connu diverses fortunes, abrite aujourd'hui le siège du centre d'information et d'orientation touristique (CIOT). Djelloul Talha précisera à ce propos, que, faute d'entretien, les structures en béton ainsi que la voûte principale de l'édifice se sont considérablement fragilisées. Abondant dans ce même sens, il ajoutera que l'association s'est fixée pour objectifs majeurs d'impliquer, autant que faire se peut, l'ensemble des partenaires et acteurs sociaux dans la prise en charge graduelle de l'ensemble des monuments et vestiges historiques dont s'enorgueillit, à juste titre, la wilaya de Sidi Bel Abbès. Il citera les fameux sites des Bains Romains de la commune de Sidi Ali Benyoub, du camp de concentration de Bossuet, des ruines romaines de Tessala, des vestiges de Robba, et autres. Djelloul Talha mettra également en avant l'impérieuse nécessité de songer, dès à présent, à élaborer un programme axé fondamentalement sur la restauration et la valorisation des châteaux, manoirs et autres anciens immeubles de prestige qui n'en constituent pas moins de précieux repères historiques de la collectivité locale. Il insistera dans ce sillage que les actions de restauration de tels sites doivent être impérativement conçues et réalisées par des entreprises hautement spécialisées. L'interlocuteur affirmera, par ailleurs, que faute d'une reprise en main pressante et réfléchie, ces édifices tombés en désuétude risqueraient de disparaître irrémédiablement, avant de conclure qu'une telle éventualité ferait perdre à la wilaya un pan entier de son histoire.