Notre pays n'est pas aussi en retard que le laissent supposer certains analystes. Notre retard est dû à des raisons objectives, dont la crise économique de 1986 et la décennie noire qu'a traversée le pays», a affirmé, hier à Alger, Nouria Yamina Zerhouni, ministre du Tourisme et de l'Artisanat. Intervenant lors d'une conférence au forum d'El Moudjahid, Mme Zerhouni a, comme d'habitude, noyé l'assistance dans un flot de statistiques. Selon elle, «le coût des investissements dans le secteur est de 355,3 milliards de dinars». Elle avance que «847 projets sont agréés». «Les hôtels urbains se taillent la part du lion avec 589 projets, qui seront réalisés dans le cadre du tourisme d'affaires, 142 projets dans le balnéaire, 21 pour le segment climatique (montagnes et forêts), 64 projets sahariens, en plus de 31 stations thermales». La ministre a ajouté que «394 projets sont en cours de réalisation». D'ici la fin de l'année, 30 projets seront livrés, «ce qui permettra de réceptionner 54 626 lits, alors qu'actuellement, nous avons un parc de 99 000 lits pour 25 265 postes de travail crées», souligne-t-elle. Dans le détail, elle explique que «67 établissements appartiennent à Gestour (public). L'Etat a consacré une enveloppe de 70 milliards de dinars pour leur réhabilitation. 10 structures ont été achevées et d'autres sont encore au niveau des études». Mme Zerhouni a en outre affirmé que «48 permis d'exploitation de station thermale ont été délivrés à ce jour. 18 stations thermales sont en cours de réalisation et 14 autres sont à l'arrêt pour diverses raisons qui concernent les investisseurs eux-mêmes». Elle a déclaré que «le ministère a lancé une étude technique pour le recensement des sources thermales, dont le nombre s'élève à environ 220. Mais elles ne sont pas toutes exploitables pour des raisons liées aux nappes phréatiques». Concernant le centre de thalassothérapie de Sidi Fredj (Alger), Mme Zerhouni a précisé que «les études de réhabilitation sont en cours de finalisation». Au sujet de l'activité touristique, la ministre a rappelé que «l'Algérie a enregistré en 2013, selon les chiffres transmis par la DGSN, un flux de 2,7 millions de touristes». Cependant, «seuls 9000 touristes étrangers ont visité le pays. La majorité étant des Algériens vivant à l'étranger et qui passent leurs vacances dans leur pays d'origine. En contrepartie, presque 2 millions d'Algériens sont sortis du territoire pour séjourner sous d'autres cieux». La ministre a précisé que «ce choix est expliqué par le manque d'infrastructures en Algérie. En été, on enregistre le plus grand rush et certains optent pour le logement chez l'habitant».Pour conclure, Mme Zerhouni a indiqué que «l'Algérie a été classée à la 4e place en tant que destination touristique en Afrique après le Maroc, l'Afrique du Sud et la Tunisie».