Trois nouveaux-nés sont décédés à la maternité Docteur Saâdane de Laghouat, le 14 et le 16 décembre, indique le bureau local de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH). L'association incombe la «totale responsabilité aux dirigeants et au corps médical et paramédical pour leur implication directe dans la situation catastrophique dans laquelle se trouve cet établissement hospitalier», peut-on lire dans un communiqué rendu public hier. Des citoyens de la wilaya de Laghouat, notamment des parents de nouveaux-nés, se plaignent de l'état déplorable de l'hôpital Dr Saâdane. La LADDH a, de son côté, relevé les carences de cette structure hospitalière. Le président du bureau, Yacine Zaïd, indique dans le document que «cette situation a provoqué la mort de plusieurs enfants, dont trois nouveaux-nés le 14 et 16 décembre». La LADDH explique qu'«un des problèmes de ce centre hospitalier est qu'il a été construit sur les ruines de l'ancien hôpital dont la non-conformité a été déjà signalée par la commission ministérielle, et ce, notamment sur le plan géologique. Cela au moment de la conversion, par les autorités de la maternité, en un hôtel de l'armée au détriment des enfants malades en souffrance dans la région». La LADDH insiste sur «le manque flagrant de médecins en activité à l'hôpital Dr Saâdane, qui dispose de deux médecins seulement, alors que l'hôpital Dr Hmida Benadjila a huit médecins». En outre, l'ONG dénonce «le manque d'effectif, aggravé par une absence d'éthique avérée quant à la répartition des heures de travail». «Chaque médecin travaille plusieurs heures dans la journée durant dix jours consécutifs», est-il souligné. En raison de ce dysfonctionnement, «la clinique fonctionne sans médecin pendant 10 jours par mois et sans médecin de garde, ce qui met en danger la vie des enfants». La LADDH demande par conséquent «la désignation d'une commission d'enquête ministérielle et la réhabilitation du service de pédiatrie à l'hôpital Hmida Benadjila».