C'est aux portes de l'inspection de l'académie d'Alger que les enseignants contractuels de la capitale ont passé les pires moments de l'année. Sous un soleil de plomb, des dizaines font le pied de grue depuis près de dix jours devant l'inspection afin de renouveler leur contrat. Une formalité qui devrait théoriquement durer quelques heures tout au plus. Pour bon nombre d'enseignants, le calvaire dure depuis le 4 septembre courant avec la peur de voir leur demande de renouvellement rejetée. La structure en charge de cette « formalité » à renouveler des contrats au compte-gouttes au profit de certains chanceux. Les autres « sont invités à revenir plus tard » pour savoir s'ils pourraient ou non reprendre leur poste. Ce qui ne manque pas de faire augmenter la tension chez les nombreux contractuels qui attendent toujours. Les enseignants sont particulièrement en colère en raison du traitement qui leur est réservé chaque fois qu'ils se présentent à l'inspection académique. « Nous avons subi la colère des employés de l'inspection qui n'hésitent pas à nous crier dessus et même à nous insulter. Vous imaginez des enseignants se faire insulter à l'académie », se plaint une enseignante qui en est à son dixième jour d'attente. Les contractuels qui crient au « mépris », s'interrogent sur l'origine de tels retards, particulièrement lorsqu'on sait que les listes des enseignants dont les contrats sont renouvelables, ont été déjà établies. « On ne comprend pas ce qui se passe exactement. Il suffirait tout simplement d'afficher une liste comportant les noms des personnes dont le contrat sera renouvelé », nous dit-on. En fait, pour ces contractuels, il ne s'agit pas seulement de se présenter pour repartir avec son contrat puisque personne ne sait si ce document sera ou non renouvelé. « Au début, nous nous sommes présentés à l'inspection de l'académie samedi, là, on nous a dit de revenir dimanche mais à notre arrivée on nous informe que c'était mardi qu'il fallait revenir. Certains ont obtenu leur nouveau contrat alors que les autres sont obligés de revenir chaque jour », explique une enseignante. Afin d'en savoir plus, nous nous sommes rendus à l'inspection de l'académie, une heure avant la réception des enseignants. Certains d'entre eux étaient déjà sur place malgré une chaleur qui en dissuaderait plus d'un. On nous informe à ce propos, qu'une enseignante a perdu connaissance, il y a quelques jours, aux portes de l'inspection en raison d'une exposition trop prolongée au soleil. A notre arrivée sur place, un employé criait furieusement aux enseignants de s'éloigner de la porte. Demandant à voir le directeur du personnel, un employé nous dira que celui-ci ne sera présent que dans une heure. Nous avons tenté, de joindre ce même responsable par téléphone, mais nos tentatives sont restées vaines. Les enseignants qui se plaignent du manque de communication de la part de l'inspection de l'académie ne sont pas au bout de leur peine, puisqu'une fois le contrat obtenu, ils pouvaient être mutés à n'importe quel établissement de la capitale même si celui-ci est loin de leur domicile.