Comme prévu, les recalés au concours de recrutement des professeurs certifiés de l'enseignement fondamental (PCEF), destiné aux primaires et aux collèges, ont tenu leur sit-in. Ils étaient plusieurs dizaines de vacataires devant le siège de la direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou. Dans l'après-midi, une délégation a été reçue par le directeur, mais ce dernier n'a fait qu'exacerber le désarroi des contestataires, selon leurs dires. Pour cause : le directeur vient de renvoyer la balle dans le camp de la direction de la Fonction publique de la wilaya. « Sous prétexte que nos contrats délivrés par la DE ne sont pas valides. N'ayant pas dépassé les 90 jours, il n'est pas possible de pointer les années d'ancienneté au profit des postulants expérimentés », disent les protestataires. Une réponse qui contrarie ces contractuels ainsi que les directives du ministre lui-même, selon les grévistes. Toutefois, ces derniers s'interrogent sur le fait d'être détenteurs d'une attestation ou d'un contrat qui ne sert pas leurs droits. Ayant effectué des vacations durant plusieurs années dans le secteur, ils se disent scandalisés d'avoir été privés des points de l'ancienneté professionnelle. Ainsi, ils sont traités sur le même pied d'égalité que les candidats fraîchement diplômés. En effet, « alors que la loi nous confère 5 points sur plus de 5 ans d'expérience dans l'enseignement, l'inspection de la direction de la Fonction publique n'a pas tenu compte de cette donne. Cela, sans compter les irrégularités qui ont marqué ces épreuves à travers toutes ces étapes », déclare un professeur de l'éducation sportive. Ces contractuels revendiquent l'annulation des résultats de l'épreuve et leur régularisation dans leurs postes après des années de service en tant que vacataires. « C'est aberrant ! J'ai eu mon diplôme en 1993. J'ai travaillé depuis 1996 dans le secteur en tant que vacataire. J'ai passé huit fois le concours de recrutement, mais en vain », déclare une enseignante. Comme elle, la plupart de ses collègues n'ont pas perçu 3 ans de salaires. Les grévistes ont débordé sur d'autres déboires vécus dans le secteur de l'éducation, tels que les sempiternels soucis de paiement et de régularisation des postes vacants. « C'est du mépris ! Certains disent que les salaires sont versés, mais nous n'avons rien reçu pour l'instant. Nous travaillons dans des conditions intenables, dans des zones reculées, à l'image de Zekri, Bouzguène ou Ouadhias… ». Selon les protestataires, cette année, 212 postes sont pourvus pour la wilaya de Tizi Ouzou sur 215 postes vacants, toutes disciplines confondues.