Dans la matinée du lundi 24 décembre 1956, une série d'attentats ébranlent la ville de Constantine. En cette veille de Noel, la cité connait une activité importante, marquée surtout par les préparatifs de cet évènement. Les magasins étaient pleins de monde à la rue Caraman, la rue de France, mais aussi au Faubourg Saint Jean. On faisait la queue devant les boutiques. A 12h30, l'alerte avait été donnée au commissariat central du Coudiat, assailli par de nombreux appels sur l'explosion de bombes dans plusieurs lieux. A la place de la Pyramide, les policiers ont bouclé toutes les artères principales, après l'explosion d'une première grenade dans le café situé à quelques pas de la gendarmerie. Selon les témoignages rapportés par la Dépêche de Constantine dans son édition du mardi 25 décembre, un homme s'était glissé dans un convoi mortuaire se dirigeant vers le cimetière musulman, avant de lancer l'engin dans le café, où se trouvaient de nombreux consommateurs, parmi eux se trouvaient des policiers et des militaires. L'explosion a causé 10 blessés dont certains graves. C'était la panique parmi la foule qui se trouvait à la place de la Pyramide. Dans la confusion extrême, l'auteur, qui n'était autre qu'un membre du réseau des combattants du FLN, a réussi à prendre la fuite. A la rue Sidi Lakhdar, dans le quartier de Djezzarine, et presque au même moment, une deuxième grenade était lancée non loin du café dit Masia, qui avait été déjà le théâtre d'attentats. Deux parmi les clients du café ont été blessés. C'est la colère parmi la foule des Français qui habitaient les quartiers environnants, et qui se sont pris à trois pauvres algériens suspectés et pris à partie. Selon les faits rapportés par la Dépêche de Constantine, l'auteur de l'attentat a été arrêté. A 12h40, une troisième grenade était lancée en direction d'une voiture de police qui passait par le pont Sidi Rached. Mais l'engin manqua son but et alla s'exploser sur le trottoir où il blessa un passant. L'auteur avait réussi à prendre la fuite à travers les escaliers menant vers les vieux quartiers de Souika. Non loin de là un quatrième engin avait été lancé sous le comptoir d'un magasin, mais il n'explosera pas. Une cinquième grenade non explosée était découverte à la rue Combes. Elle aurait été abandonnée par un autre membre du commando FLN de la ville de Constantine qui s'apprêtait à commettre un autre attentat. Les informations des attentats avaient fait le tour de la ville. L'action menée par le commando FLN avait été minutieusement préparée. Selon la Dépêche de Constantine, treize blessés ont été évacués vers l'hôpital de la ville, dont trois se trouvaient dans un état grave. L'un d'entre eux succombera à ses blessures.