L'année 2014 a été marquée par le retour de l'obscurantisme, l'intolérance et autre opprobre islamisant pour ne pas dire fascisant à l'endroit de la culture algérienne. Où la fetwa cathodique et «orwelienne» s'érige en «Big brother is watching you» (le grand frère vous sureveille). A l'image de la campagne de haine lancée par Chamseddine contre le nouveau film de Lyès Salem, L'Oranais ( El Wahrani) qu'il qualifie de «diabolique». Un «mufti on air »se présentant comme un homme de religion qui se fait appeler «El Djazaïri» et fait des fatwas sur la chaîne privée algérienne Ennahar sur tous les sujets, sous toutes les formes et à longueur d'année. Lyès Salem réagira : « Je fais partie de la famille révolutionnaire autant que ceux qui décrient le film. J'ai un oncle qui a été tué. On a réduit le film à la consommation de l'alcool et à la profération d'injures. C'est une caricature d'une œuvre artistique, une fiction. Je rends hommage à la commission de lecture et au FDATIC du ministère de la Culture qui n'ont commis aucune pratique de censure. Les gens qui étaient contre le film à Oran n'étaient que 12 sur 570 personnes. Il s'agit de liberté artistique contre leur obscurantisme, négation et autres inepties… » Pis encore ! Un appel au meurtre a été lancé par l'imam salafiste Abdelfattah Hamadache contre le journaliste et écrivain Kamel Daoud. Une fatwa en direct appelant à la condamnation à mort de l'auteur du best-seller Meursault, contre-enquête. Du coup, un formidable élan de solidarité a accompagné Kamel Daoud. Pétition, indignation et soutien de personnalités publiques, partis politiques et citoyens dénonçant unanimement l'appel au meurtre.