Le collectif des travailleurs d'Algérie Poste a décidé d'engager un bras de fer avec sa direction. Une grève illimitée devrait être lancée à partir du 10 janvier prochain, et ce, «jusqu'à la satisfaction des revendications légitimes des travailleurs», lit-on dans le préavis de grève. Le collectif, qui s'est réuni vendredi à la Maison des syndicats (Bab Ezzouar, Alger), regroupe «des travailleurs d'au moins une quarantaine de wilayas», a confirmé une source syndicale qui a requis l'anonymat. «Sans lien» avec le Syndicat national autonome des postiers (SNAP), qui a mené par le passé plusieurs actions de protestation, le collectif reprend toutes les revendications du syndicat autonome. «La grève de janvier 2013 n'a abouti à rien. Les travailleurs qui ont rejoint leur poste après 15 jours de grève à l'appel du SNAP n'ont rien vu venir, malgré les engagements de l'ex-ministre Benhamadi (mise en place d'un groupe de travail pour appliquer les dispositions de la convention collective d'Algérie Poste, ndlr). A Algérie Poste, il est plus facile de sanctionner que de régler les problèmes des employés. Le SNAP soutient le mot d'ordre de grève et toutes les revendications du collectif», signale une source au SNAP, dont les membres réclament le récépissé que le ministère du Travail refuse de leur délivrer alors que leur dossier d'agrément a été déposé en 2012. Le collectif réclame, dans la plateforme adressée au directeur général de l'EPIC Algérie Poste, l'ouverture d'une enquête sur le dossier des ressources humaines de l'entreprise depuis 2003 ainsi que sur celui des œuvres sociales, l'annulation de toutes les décisions «abusives» prises à l'encontre des postiers en raison de leur activité syndicale, la régularisation des employés précaires CTA et DAIP, le renforcement des effectifs et la révision des heures de travail (pas de samedi et permanence durant 5 jours). Les postiers réclament également la prime annuelle, l'application de toutes les clauses de la convention collective (particulièrement celles liées aux promotions), la mise en place d'une prime au bénéfice des employés en contact quotidien avec les clients, la revalorisation de la prime de rendement individuelle et collective (PRI-PRC) avec effet rétroactif à partir de janvier 2013. Qu'en est-il de la revendication liée au départ du directeur général, Mohand Laïd Mahloul ? Le collectif n'en dit mot. «Le départ n'est pas dans la plateforme vu que l'arrivée d'un nouveau DG ne règlera rien. C'est l'avis du syndicat», s'est contenté d'assurer la source du SNAP, qui s'est, dernièrement, réjoui du «limogeage» de M. Mahloul, avant que la ministre des PTIC ne démente l'information rapportée par la presse.