En grève depuis mercredi dernier, des dizaines de travailleurs d'Algérie Poste se sont rassemblés hier à la Grande Poste à Alger avant d'appeler le ministère de la Poste et des Technologies de l'Information et de la communication à respecter les engagements qu'il avait pris lors du débrayage observé par les postiers le 14 janvier dernier. "Lors de la grève de janvier, le ministre s'était déplacé en personne à la Grande Poste pour nous parler (...) il nous avait promis de prendre toutes les mesures nécessaires à la prise en charge de nos revendications légitimes", a indiqué un des protestataires. La plateforme de revendications des postiers porte notamment sur la permanisation des contractuels, l'application de la nouvelle grille des salaires et la révision de la convention collective. La grève déclenchée mercredi par les employés des postes, qui se sont démarqués de leur syndicat (affilié à l'Union générale des travailleurs algériens -UGTA), a suscité un vif mécontentement chez de nombreux clients d'Algérie Poste qui refusent d'"être pénalisés". Le Syndicat national autonome des postiers (Snap, non agréé) indique dans un communiqué que le mouvement de grève s'étend à 23 wilayas, pour atteindre le taux de 49%. En fait, les grévistes réclament le versement des 30% d'augmentation des salaires avec effet rétroactif (du 1er janvier 2008 au 1er juillet 2011), l'application de la nouvelle grille des salaires conformément aux engagements du ministre de la Poste et des Technologies de la communication et de l'information, le versement de la prime de rendement pour l'année 2012. Les grévistes, venus de plusieurs régions du pays, se sont dits "étonnés" de voir la promesse du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Moussa Benhamadi, consistant à appliquer la nouvelle grille des salaires, avec effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008, "rester lettre morte". "Au jour d'aujourd'hui nous n'avons reçu aucune majoration", ont-ils déploré, dénonçant, au passage, "la mauvaise gestion d'Algérie Poste". Des représentants des grévistes ont, toutefois, précisé que le travail pourrait reprendre durant deux jours afin de permettre aux clients d'effectuer des retraits d'argent, notamment les retraités. Ainsi, un service minimum est assuré dans plusieurs bureaux de poste par des cadres afin de "satisfaire au mieux les attentes des clients". Enfin, et aux dernières nouvelles, la direction générale d'Algérie Poste s'est contentée d'annoncer la tenue prochaine d'une conférence de presse sans préciser la date.