Face aux comportements criminels de certains chauffards, et ils sont nombreux, la meilleure parade reste la cœrcition. Les automobilistes ont toujours besoin de sentir la présence des forces de l'ordre pour se conformer à la loi et respecter le code de la route. En l'absence de ces dernières, ils se permettent toutes les infractions imaginables. C'est la raison pour laquelle nous avons introduit un nouveau système de contrôle, les patrouilles civiles en l'occurrence», a déclaré, hier, le colonel Ghali Belkecir, commandant du groupement territorial de la Gendarmerie nationale de la wilaya d'Alger à l'occasion de la présentation du bilan annuel. Fonctionnelles depuis le 25 novembre dernier, ces patrouilles ne sont, en fait, que des agents en civil à bord de véhicules et de motos banalisés de différentes couleurs et marques. Leur mission est de relever toutes les infractions en temps réel pour que l'auteur soit interpellé au premier point de contrôle de la gendarmerie qu'il rencontre sur sa route. Même si leur nombre n'a pas été divulgué, le colonel assure que depuis leur entrée en fonction, les accidents de la route ont nettement baissé par rapport à la même période de l'année passée. «Durant ce 1er mois de test, nous avons enregistré 13 accidents contre 30 autres dénombrés durant cette même période l'année passée. Chose qui prouve l'efficacité de ces patrouilles dans la maîtrise de la violence routière», ajoute-t-il. Dans le même volet, le bilan annuel du groupement de la gendarmerie de la wilaya d'Alger signale une certaine baisse dans le nombre des accidents de la circulation par rapport à l'année précédente. Ils sont au nombre de 1371 accidents contre 1433 en 2013. Même si le nombre de blessés, estimé à 1859, a augmenté de 15 nouveaux cas par rapport à l'année précédente, le nombre des décès a régressé de 10 morts. Il a atteint en 2014 le nombre de 84 personnes décédées. Les raisons restent toujours les mêmes, selon ce bilan, mettant en tête du podium le facteur humain avec plus de 95% des accidents. Il est suivi par les facteurs liés à l'environnement et à l'état des routes, puis celui des défauts techniques des véhicules. Côté infractions, l'excès de vitesse est le premier incriminé dans ces drames routiers. Viennent ensuite le non-respect de la distance de sécurité, du stop obligatoire, le changement brusque de direction, les dépassements dangereux, puis l'insouciance des piétons. Ces derniers sont impliqués dans 97 accidents dont la plupart sont mortels. «Vu l'ampleur des catastrophes sur les routes, les patrouilles civiles sont d'une extrême utilité. Non seulement elles contribuent à obliger les automobilistes à se conformer au code de la route, mais aussi à agir en temps réel en cas de violence ou de crime dans le milieu urbain. Ils sont en fait un élément rassurant et dissuasif en même temps», explique-t-il. On apprendra que ces patrouilles banalisées sont dispatchées dans les wilayas du centre du pays sur l'étendue de l'autoroute Est-ouest et les voies express. Leur généralisation dans les wilayas de l'Est, l'ouest et les Hauts-Plateaux est prévue pour le 1er trimestre de 2015. La criminalité en baisse Dans le cadre de ce même bilan, la police judiciaire de la gendarmerie nationale a aussi enregistré une baisse de la criminalité estimée à 20,18%. Le nombre des affaires élucidées durant cette année s'élève à 3334 affaires contre 4197 en 2013. Les crimes contre la sûreté publique sont toujours en tête avec 81 affaires. Toutefois, ce chiffre a baissé de 25% par rapport à 2013. Ceci, contrairement aux crimes commis contre la famille et les mœurs générales (73 affaires) et ceux contre l'ordre public (21 affaires) qui ont tous deux connu une hausse respective de 5% et 23%. Les crimes contre le droit général ont eux aussi connu une baisse. Cependant, la cybercriminalité a connu une hausse inquiétante de 33%. Dans ce sens, le colonel Belkecir confirme la présence des gendarmes spécialisés sur le Net et encourage les parents et les victimes à dénoncer les crimes commis à travers la Toile. Ce bilan rapporte par contre une hausse de plus de 6% des affaires de trafic de drogue et de stupéfiants. Sur un nombre de 238 affaires traitées, une saisie de près de 51 kg de kif traité et 1875 comprimés de psychotropes a été faite. Les moins de 20 ans sont les plus grands consommateurs de drogue et les dealers ont souvent plus de 35 ans, rapporte le bilan.