En attendant que leurs revendications soient prises en considération dans les plus brefs délais, les protestataires ont décidé d'arrêter leur mouvement. Les jeunes contestataires de la commune de Bordj Omar Driss, qui ont procédé à la fermeture de la RN3 trois jours durant, au lieudit Hassi Bellagbour, à 80 km du chef-lieu de la commune, ont opté, jeudi soir, pour la suspension de leur mouvement de protestation. Sous un froid glacial, plusieurs dizaines d'habitants de cette localité ont procédé à la fermeture de l'unique voie de passage entre la wilaya d'Illizi et les autres wilayas limitrophes pour dénoncer la gravité de la situation du secteur de la santé qu'ils jugent catastrophique. Déterminés et catégoriques, ils revendiquent la promotion de la seule polyclinique dont dispose leur commune en établissement public de santé de proximité autonome de l'EPSP d'In Amenas, situé à 500 km de là. Rencontré sur place, Abdelmalek Mekhloufi, chef de daïra d'In Amenas, qui s'est rendu sur les lieux pour rencontrer les manifestants, a déclaré : «L'administration avait saisi les services compétents du ministère de tutelle pour la promotion de la polyclinique de la commune de Bordj Omar Driss en EPSP en vue d'améliorer les prestations sanitaires dans cette région.» Le wali ordonne une commission d'enquête Dans une correspondance n°01/CAB/2015 du 01/01/2015, Ali Madoui, le wali d'Illizi, a ordonné une commission d'enquête pour faire la lumière sur le secteur de la santé dans cette commune et de prendre les mesures qui s'imposent. Le wali leur aurait promis d'accélérer les procédures de promotion de la polyclinique de Bordj Omar Driss en établissement public de santé de proximité, et ce, en application de la décision du Premier ministre prise lors de sa visite de travail le 27 février 2014, et d'entamer une visite de travail auprès du ministère de tutelle si besoin est. Aussi, et dans l'attente de sa promotion, la polyclinique de Bordj Omar Driss sera renforcée, dès cette semaine, par 4 médecins généralistes, un chirurgien dentiste, 2 administrateurs, 4 ambulances ainsi que d'une quantité importante des médicaments venue de l'EPH d'Illizi. Une réforme s'impose En vérité, la commune de Bordj Omar Driss, qui vit une grande dynamique démographique et économique sans que les textes fondamentaux de la santé ne suivent le train de cette mutation, nécessite un atelier de concertation ministériel pour mettre le doigt sur la réalité du secteur et la mise en place des recommandations plus adaptées aux transformations que connaissent les régions reculées de l'extrême Sud, et ce, pour servir la réforme de la future loi sanitaire et les décrets y afférents. Car, il faut savoir aussi que les trois médecins que compte cette polyclinique et qui ont beaucoup de mérite travaillent H24, sans même un repas de garde ni un toit décent.
