Il n'est pas encore 16 heures. Des guichets désertés. Aucun agent dans les parages. Mercredi 31 décembre, au bureau de poste d'Arzew, une vingtaine de clients d'Algérie Poste continuent à faire la queue espérant -sans trop y croire- que les choses allaient reprendre leur cours normal. Que nenni! Certains sont là depuis l'ouverture du bureau -les tenaces- (beaucoup sont partis en désespoir de cause) et se retrouvent purement et simplement abandonnés. D'autres arrivent, par intermittence, presque au pas de course, la main en poche prêts à dégainer carte d'identité et chèque. Tout heureux de trouver si peu de monde -ce qui est rarissime dans ce bureau-, ils déchantent vite fait et tentent de comprendre ce qui se passe. «Ils sont en grève?», s'enquièrent les nouveaux arrivés. «Non, ils (les agents) nous ont dit qu'il n'y a plus d'argent et ils sont partis», les informe-t-on. «Ils sont partis à 15h30», précise un des clients obstinés en ajoutant que le même topo s'est produit dans la matinée. L'atmosphère est très tendue. On appelle à tue tête en tapant sur le comptoir, on tambourine sur la porte menant au bureau du receveur. Aucune réponse! «Où est le receveur? Pourquoi il ne vient pas nous parler?», s'interroge-t-on. «Ils auraient dû au moins poser une plaque pour nous expliquer ce qui se passe», s'indignent certains. C'est beaucoup plus ce manque de considération, ressenti comme du mépris, qui mettait en rogne les clients. «C'est avec notre argent qu'ils vivent, on mérite un minimum de considération et non des guichets vides comme ça et un receveur qui n'a pas le courage de faire face à ses responsabilités», dira un client. Beaucoup se demandent comment ils vont faire face aux 3 jours fériés (jeudi 1er janvier, vendredi, et samedi avec le Mouloud Nabaoui) qui s'annoncent. Même le DAB à l'extérieur n'est pas alimenté. Ce qui n'est pas une surprise dans cette localité, une des plus importantes de la wilaya, où les DAB (poste et banques) font plus dans la «déco». Quelques clients, venus pour d'autres services que le retrait d'argent, sont carrément hors d'eux : «La Poste, ce n'est pas seulement des retraits, pourquoi les autres services ne sont pas assurés ?» Il était impossible, aux environs de 16h30, d'entrer en contact avec le receveur pour avoir des explications, et même l'entrée latérale menant vers les bureaux était cadenassée. «Avec une autre catégorie de personnes, le bureau aurait été saccagé», lance un client d'un certain âge.