Des cllients d'Algérie Poste se plaignent des mauvaises prestations : manque de liquidités, insécurité, exiguïté. La situation dans les bureaux de poste reste critique, malgré les assurances des responsables du secteur. Le problème du manque de liquidités se pose constamment. Au niveau d'Algérie Poste, on s'en lave pourtant les mains. «Le problème du manque de liquidités à Alger ne se posait pas avant l'été dernier. La Banque d'Algérie est tenue pour seule responsable de cette situation déplaisante dont souffre en premier Algérie Poste. Sollicitée, la Banque d'Algérie rechigne à accepter de virer la totalité de la demande des receveurs principaux, quatre à Alger. Les bureaux qu'un receveur a sous la main ne sont pas suffisamment alimentés. Les responsables se trouvent souvent obligés d'utiliser les recettes qui ne sont jamais aussi importantes que les dépenses», constate un receveur d'un bureau dont nous tairons le nom. Suivant l'importance des bureaux, les dépenses sont de 50 à 60 millions de dinars par bureau. «Les bureaux de poste ne sont pas les mêmes concernant les recettes qui proviennent des versements. Il y a des bureaux de poste sans recettes, du fait de l'absence de versements provenant des factures de Sonelgaz, des impôts de la CNEP ou autres. Les clients souffrent grandement si les livraisons n'arrivent pas à temps», relève notre interlocuteur. Les clients souffrent aussi du manque de liquidités dans les guichets et bureaux automatiques (DAB et GAB), qui ne sont guère alimentés. «En plus de l'absence de culture, les clients n'y ont pas toujours recours. Ils craignent de perdre tout bonnement leur argent. La monétique, dont les responsable nous chantent les grands mérites, ne se développera pas chez nous», tranche un client, retraité rencontré devant le GAB du bureau de Hassiba Ben Bouali. L'insécurité reste également un problème récurrent dans les bureaux de poste. Si les employés ne reçoivent pas un crachat au visage, ce sont des mots obscènes qui sont leur lot quotidien. A El Harrach, une grève d'une journée a été observée, dernièrement, par les agents pour dénoncer les conditions de travail dans un environnement «hostile». Des bureaux de poste ont été attaqués. Après le bureau de Bab Ezzouar, c'est au tour de celui implanté dans le quartier populaire de Bachajdrrah de subir pour la deuxième fois une «descente punitive». Les préposés aux guichets souffrent de cette situation qui dure depuis plusieurs années. «Le flux de clients est important dans des bureaux de poste souvent exigus et sentant le renfermé. Les guichetiers gèrent comme ils peuvent la situation. Nous tavaillons tout le mois sauf du 1er au 5 du mois où la tension baisse un peu. A partir du 6e jour, ce sont les tracasseries quotidiennes dues au versement des pensions des retraités et des salaires de la police ou encore les bourses des étudiants», constate, amer, un agent postal. Les bureaux de poste ne sont pas en nombre suffisant à travers la capitale où le manque serait de plus de 100 bureaux. Un bureau comme celui de Bourouba reçoit tous les clients de la commune qui abrite 96 000 habitants. Avec la fermeture du bureau de Bachdjarrah, tout le monde afflue dans ce lieu qui n'arrive plus à contenir tous les clients souvent pressés et sans gêne. La norme mondiale est de un bureau de poste pour 11 000 habitants. En Algérie, on est loin du compte, constate, agacé, un habitant de la cité PLM.