Maître Hocine Zehouane, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) et animateur d'un noyau constitué en comité pour la célébration du cinquantenaire du Congrès de la Soummam, voit en la révision constitutionnelle annoncée une démarche visant à épaissir la chape qui s'est abattue sur les aspirations démocratiques dans le pays. « Le régime présidentiel dans les conditions algériennes, c'est le despotisme absolu », a tranché Me Zehouane lors d'une conférence de presse tenue hier au siège d'El Watan à Béjaïa. Le conférencier s'est basé sur les déclarations des proches du Président, notamment celle de M. Belkhadem, pour tirer des conclusions et avertir contre les dangers d'une « démarche présidentialiste » qui vise à concentrer tous les pouvoirs autour d'un homme. Réhabiliter et relancer le message de la Charte de la Soummam pourrait être l'occasion offerte aux énergies démocratiques de rebondir et de structurer une résistance, préconise le conférencier. « Le comité du cinquantenaire », parrainé symboliquement par Mme veuve Abane Ramdane et dont la naissance a été proclamée lors de la conférence d'hier, vise également à donner le « plus d'éclat possible » à la célébration du 50e anniversaire du Congrès de la Soummam, et en finir avec « les célébrations profanations » et les « trémolos » de circonstances. « Un hommage particulier doit être aujourd'hui rendu aux héros et artisans de cette œuvre magistrale que fut la Charte de la Soummam », a souligné Me Zehouane dans la déclaration liminaire qui a également salué en le 20 août 1956 une date marquant la « renaissance de l'Etat algérien et un symbole du rassemblement des forces nationales » qui ont trouvé là le cadre idoine pour « réguler leurs conflits ». La veuve Abane, principal artisan de la plateforme de la Soummam et du congrès qui l'a vu naître, et qui était aussi sa secrétaire, apprend encore Me Zehouane, devrait être à Ifri le 20 août prochain et animera une conférence autour de l'événement. L'appel est également lancé en direction de la société civile pour participer à faire de la célébration un moment de halte et de ressourcement pour un élan commun de reconstruction. Le comité, malgré un contexte marqué par l'apathie de divers acteurs de la société politique, et la proximité de la date du 20 août, ne désespère pas de marquer la célébration par des conférences et des débats sur la question, quitte à faire face au déploiement de la massive mécanique des célébrations officielles et qui, elle, pourrait ne pas tolérer de slogans discordants.