Cette célébration «doit s'inscrire contre l'occultation, la récupération et la profanation» de l'histoire. Me Zehouane, président de la Laddh et ex-officier de la Wilaya historique III a annoncé, hier à Béjaïa, la naissance du comité provisoire de célébration du cinquantenaire du Congrès de la Soummam, parrainé symboliquement par Mme veuve Abane Ramdane. Ce comité est créé à la suite «d'une initiative d'anciens combattants, des membres du mouvement associatif et de la société civile» pour «une célébration à la hauteur de ce grand rendez-vous historique», a-t-il encore indiqué. Au-delà de l'hommage particulier qui doit être rendu aux héros et artisans de cette oeuvre magistrale que fut la charte de la Soummam, ce grand repère de l'histoire de la résistance algérienne «ne doit pas être pratiquement et médiatiquement occulté par la conjoncture tragique créée par le déchaînement de la fureur israélo-américaine contre les peuples libanais et palestinien», écrit-on dans la déclaration préliminaire pour expliquer le pourquoi de la création de ce comité qui a pour mission justement d'«assurer un meilleur éclat à cette célébration». L'occasion de cette conférence a été saisie pour aborder la symbolique de cette date phare de l'histoire du pays mais aussi pour faire le point sur les questions de l'heure devant les représentants de la presse nationale. Dans son intervention, le conférencier a estimé que «les messages de la charte de la Soummam sont plus que jamais d'actualité», dans ce qu'ils portent comme enseignements en matière «d'osmose et d'unité de la société et du peuple algérien». Il s'agit, dira encore le conférencier de «lui donner un écho qui est le sien, au même titre que le 1er Novembre 54 et le 5 Juillet 1962», car expliquera-t-il «le congrès de la Soummam a consacré la renaissance de l'Etat moderne algérien» et «a constitué une forteresse qui a brisé toutes les tentatives de division et les assauts de l'ennemi». «C'est pourquoi», dit-il «nous devons assurer une célébration digne et forte afin de dégager les éclaircissements nécessaires pour faire face aux défis actuels». «Nous en avons grandement besoin dans cette phase incertaine», marquée souligne-t-il par «la force qui prime sur le droit et une angoisse grandissante au sein de la population». Cette célébration «doit s'inscrire contre l'occultation, la banalisation, la récupération et la profanation», précise-t-il, allusion sans doute à la volonté de «folklorisation» et de récupération partisane de cette date. Il affirmera, par ailleurs, clairement son opposition au projet de révision constitutionnelle. «Nous sommes contre la révision de la Constitution», clame-t-il avant de préconiser «la refondation constitutionnelle». C'est d'ailleurs là l'un des quatre slogans dégagés par le comité pour ce cinquantenaire. Il signale les dangers de cette révision.«Le régime présidentiel dans l'état actuel, c'est le despotisme total», avance-t-il pour illustrer tout «le danger» d'une telle révision constitutionnelle. «Nous devons trouver un système garantissant la démocratie et la stabilité gouvernementale». Abordant la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, Me Zehouane qualifiera la démarche de «fiasco national» et en veut pour preuve «la rumeur portant rétablissement du couvre-feu» «Il faut une autre démarche politique qui conduira au règlement de la crise par le peuple», soutient-il. Pour lui, «la classe politique est complètement laminée», avant de retenir «le mérite du FFS qui maintient le flambeau sans toutefois influer suffisamment au niveau institutionnel». D'où la symbolique du rassemblement «des fores nationales algériennes» à l'occasion de ce cinquantenaire. «Nous allons rebondir», promet-il, pour expliquer en conclusion: «Toute la charge symbolique de ce cinquantenaire qui implique des enjeux de taille.»