En dépit de la multitude de problèmes que rencontrent les habitants, ces derniers se prennent en charge eux-mêmes. Les problèmes au quartier Ali Meddouche, dans la commune d'Hussein Dey, ne sont pas près d'être résolus. Ce quartier a pourtant été élu comme le plus beau de la capitale en 2014, et ce, grâce aux cotisations des locataires. «Nous avons des personnes âgées qui évitent de sortir de chez elles à cause des ascenseurs qui sont en panne depuis plusieurs années. D'autres, très malades, ont des difficultés pour se rendre chez le médecin. Idem pour les femmes qui éprouvent mille peines pour monter et descendre», nous déclarent des locataires de la cité. «Pourtant, nous avons eu des promesses de l'ex-wali délégué d'Hussein Dey, actuellement wali de Béchar, pour la prise en charge de ce problème. Nous étions même prêts à participer financièrement pour que les personnes âgées et les malades puissent sortir de chez eux respirer un peu d'air frais. Mais nous attendons toujours», se désolent-ils. Et n autre locataire de renchérir : «Nous avons 7 ascenseurs qui sont en panne. Nous souhaitons une intervention technique, d'autant plus que nous avons fait appel à des techniciens qui ont réparé ceux à la cité Méditerranée, (Hussein Dey) et nous ont certifié qu'il était possible de les remettre en marche.» Dans un autre registre, l'état des immeubles laisse à désirer. «Nous avons des balcons vétustes. Ils menacent aussi bien notre vie que celles des passants qui empruntent quotidiennement nos ruelles en sortant de la bouche de métro de Mer et Soleil pour rallier le CHU Parnet ou le tribunal d'Hussein Dey. Nous demandons donc une réhabilitation de l'ensemble des immeubles. La cité Ali Meddouche, qui abrite 250 familles, donc plus de 1600 âmes, est composée de deux grands immeubles de 13 étages et d'autres de 6 et 5 étages. Les habitants ont lancé depuis quelques mois des opérations de réhabilitation intérieure et extérieure avec leurs propres moyens et sur financement exclusif des locataires. «Nous n'avons reçu aucune aide financière des pouvoirs publics, et ce sont nos jeunes qui ont effectué tous les travaux que vous voyez là. Nous avons même réalisé une esquisse pour l'élargissement de l'escalier qui mène de notre cité vers le CHU. Ce plan a été établi par de véritables architectes qui habitent notre quartier. Figurez-vous qu'il se trouve toujours dans les tiroirs de l'APC sans que personne ne s'en soucie. Comme si le bien-être des habitants et des visiteurs est le dernier souci de l'exécutif communal.» Un bon point quand même pour les services de l'hydraulique de la wilaya d'Alger qui ont, de l'avis des locataires de la cité Ali Meddouche, fait un travail «formidable». Ces services ont nettoyé les caves inondées de certains immeubles, installé l'éclairage et évité ainsi des maladies à transmission hydrique (MTH) aux habitants. «Ce sont des professionnels. Nous avons fait appel à des entreprises privées qui ont refusé de réaliser ce travail sous prétexte que le nettoyage des caves était impossible», dira cet habitant. Et de poursuivre que même les espaces verts et ceux de détente pour les enfants et les seniors étaient inexistants au niveau de ce quartier. «Pourtant, nous avons un espace qui est clôturé par un mur. Nous avons demandé la démolition de ce dernier, comme nous avons demandé que des assiettes de terrain soient dégagées et clôturées pour la réalisation d'un terrain de football et de sports divers pour nos jeunes enfants afin de leur éviter de jouer aux abords des routes.»