Le prix du passeport biométrique, destiné à la communauté algérienne en France, est passé, depuis le 1er janvier, de 20 à 60 euros. Désormais, cette augmentation, décidée par la loi de finances 2015, devient effective, au grand dam de beaucoup d'immigrés. Avec l'entrée en vigueur de ce nouveau tarif, la question qui reste encore suspendue, c'est de savoir si l'indigne anarchie cessera dans nos représentations diplomatiques. En effet, le ministre de l'Intérieur, Tayeb Belaïz, et nos consulats, ont évoqué cette augmentation du tarif pour se défendre de l'échec affligeant dans la gestion du dossier biométrique, pourtant lancé en grande pompe depuis janvier 2013. La communauté algérienne en France paye les frais d'une situation calamiteuse et vit l'enfer depuis plusieurs mois, accentué d'une manière considérable en décembre 2014. D'énormes chaînes humaines se constituent quotidiennement devant les services consulaires, particulièrement ceux d'Île-de-France. Pendant plusieurs heures, dans le froid glacial, nos concitoyens souffrent le martyre avant de pouvoir déposer le fameux dossier. Dans ce parcours du combattant, la police française a été parfois appelée à intervenir pour mettre fin à des altercations verbales, voire physiques, causées par l'exaspération de certaines personnes devant ces files d'attente interminables. En ce début d'année 2015, le gouvernement veut mettre le paquet afin d'éviter que de telles scènes désolantes se reproduisent avec les désagréments qu'elles engendrent, en renforçant les moyens techniques des consulats. «Nous avons envoyé un nouveau matériel aux consulats et consulats généraux pour faciliter aux compatriotes à l'étranger l'obtention des passeports biométriques dans les meilleures conditions», a déclaré Tayeb Belaïz, mercredi dernier. Il a, par cette même occasion, affirmé à la presse que l'Etat algérien est conscient des «difficultés que rencontrent des enfants de la communauté algérienne pour l'obtention des passeports, une vérité que l'on ne peut nier». Cette décision vient, assurément, en réponse aux consulats qui se plaignaient d'un manque de moyens pour prendre en charge l'afflux considérable et exceptionnel de nos compatriotes. Même en dehors du passeport biométrique, les représentations diplomatiques algériennes sont submergées depuis quelques années du fait du nouveau découpage consulaire et de l'augmentation importante du nombre d'immatriculés. Afin de remédier au déficit technique et à une stagnation en nombre d'effectifs qui ne répondent pas aux nouvelles donnes, des mesurettes ont été vainement prises auparavant, comme l'interdiction aux postulants d'être accompagnés, ou encore la mise en place d'un système de quotas journaliers de tickets (par exemple, 200 tickets pour les demandeurs du passeport biométrique). Cette dernière mesure n'a pas résolu le problème de l'engorgement des guichets puisque les demandeurs de passeport commencent à faire la queue à 2h pour pouvoir se procurer un ticket, alors que les services consulaires n'ouvrent les portes qu'à 9h. Ce système a même généré un petit marché noir dont bénéficient les plus futés. Quoi qu'il en soit, une solution rapide et efficace s'impose avant le grand rush de la saison estivale qui va, à coup sûr, compliquer davantage cette situation. En plus, l'Algérie est invitée par l'Organisation mondiale de l'aviation civile pour finaliser la délivrance de tous les passeports biométriques avant le 24 novembre 2015.
