Le Liban a connu, hier, et pour la première fois depuis plus d'un mois, une journée calme après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu imposé par la résolution onusienne 1701. Israël et les résistants du Hezbollah ont respecté, durant la première journée, l'accord portant sur la cessation des combats, prélude à l'application de la résolution votée vendredi dernier par le Conseil de sécurité de l'ONU. La paix est donc de retour dans la région. Mais c'est une paix fragile. Si le gouvernement libanais et les responsables du Hezbollah ne parlent que de respect de l'accord conclu, l'Etat hébreu tergiverse en faisant des déclarations en mesure de le remettre en question. En effet, le gouvernement israélien ne compte pas mettre un terme à son hostilité envers le Hezbollah. Le Premier ministre, Ehud Olmert, l'avait affirmé quelques heures seulement après la cessation des hostilités. « Israël n'acceptera pas la moindre atteinte à sa souveraineté. Nous les poursuivrons en tout lieu et en tout temps et nous n'avons pas l'intention de demander la permission à qui que ce soit pour ce faire », a déclaré Ehud Olmert à propos du Hezbollah. Ces propos remettent, d'ores et déjà, en avant la problématique de la mise en œuvre de la résolution onusienne et des capacités de la communauté internationale à la faire respecter. Peut-on espérer l'instauration d'une paix durable au Liban ? La 1701 ne connaîtra pas le sort des nombreuses résolutions votées auparavant par le Conseil de sécurité pour résoudre le conflit israélo-libanais ? En tous cas, les déclarations de responsables israéliens ressemblent à une nouvelle déclaration de guerre contre le Hezbollah. « Il n'y a plus d'Etat dans l'Etat et un Etat ne peut plus servir d'abri à une organisation terroriste », a ajouté Ehud Olmert, alors que son ministre de la Défense, Amir Peretz, parle d'opposition d'Israël à tout retour du Hezbollah au sud du Liban. « Nous opérerons avec détermination contre la reconstitution d'un régime du Hezbollah au Liban-Sud », a-t-il indiqué. La signature d'un traité de paix entre le Liban et l'Etat hébreu ne verra pas le jour. Selon l'ambassadeur du Liban à l'ONU, Nouhad Mahmoud, « son pays sera le dernier Etat à signer un traité de paix avec Israël ». Réaffirmant l'engagement permanent du pays du Cèdre à respecter les résolutions onusiennes, Nouhad Mahmoud a précisé que les soldats libanais et les forces de la Finul qui seront déployés dans le Sud n'utiliseront pas la force pour désarmer le Hezbollah. « Le Hezbollah va quitter la région (sud du Liban) avec ses armes, c'est ce que j'ai compris, et l'armée libanaise va prendre le contrôle de toute la région avec les forces des Nations unies », a-t-il souligné. Une telle situation ne plaît déjà pas à Israël, pour qui la 1701 permettra l'application de la résolution 1559, portant sur le désarmement du Hezbollah. Ces éléments de « polémique » laissent penser en tout cas que ce n'est pas demain la veille que la région connaîtra une stabilité durable.