Ne se souciant plus de l'avis de la communauté internationale et faisant fi des résolutions onusiennes, Israël veut en découdre une nouvelle fois avec le Hezbollah libanais. Après y avoir laissé des plumes lors de son agression, le 12 juillet dernier, contre le Liban, l'Etat hébreu prépare d'ores et déjà « un second round » des hostilités avec la résistance libanaise. Ayant violé l'accord de cessez-le-feu en menant, avant-hier, une « opération commando » contre le Hezbollah près de Baalbek, est du Liban, le gouvernement israélien a révélé ses intentions de reprendre son agression contre le pays du Cèdre. Il annonce le maintien de ses soldats au sud du Liban « jusqu'au déploiement de la force intérimaire des Nations unies (Finul) », tout en empêchant l'armée libanaise de s'y déployer. Nous allons continuer à empêcher l'armée libanaise de se déployer à moins de deux kilomètres de la frontière avant le déploiement d'une force multinationale. Nous ne permettrons en aucun cas au Hezbollah de s'approcher de la frontière », a déclaré, hier, le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz. Cette décision s'applique, selon Israël, aux secteurs du Liban-Sud où l'armée israélienne est toujours présente. Le risque d'une autre escalade dans la région demeure toujours, alors que l'ONU peine à constituer la Finul. La trêve imposée par la résolution 1701 du Conseil de sécurité peut être rompue à tout moment, d'autant que le Tsahal n'est pas près de mettre fin à ses attaques contre le Liban. En dépit des condamnations par le gouvernement libanais et le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, de son opération menée samedi dernier à Baalbek, en la considérant comme « une violation de la résolution 1701 », Israël se réfère à cette dernière pour justifier son acte. « C'est une violation de la cessation des hostilités telle que définie par la résolution 1701 », a déclaré Kofi Annan en se prononçant sur l'offensive menée par les soldats israéliens samedi dernier. « Nous n'avons pas violé la résolution », a rétorqué Yitzhak Herzog, ministre israélien du Tourisme et membre du cabinet de sécurité. La tension monte Réitérant son fallacieux argument « d'empêcher des livraisons d'armes au Hezbollah de l'Iran et de la Syrie », l'Etat hébreu n'exclut pas d'autres raids contre le Liban. « Tant que l'armée libanaise ou les forces internationales ne seront pas déployées (au Liban-Sud), l'armée israélienne ne cessera pas ses survols dans la région pour empêcher les transferts d'armes en provenance de la Syrie », a ajouté Gideon Ezra, ministre de l'Environnement, proche du Premier ministre Ehud Olmert. La polémique s'installe entre les deux pays qui s'accusent mutuellement de violer le cessez-le-feu, instauré, il y a une semaine, par l'ONU, qui craint de retomber dans la guerre. Face à l'indignation du gouvernement libanais après l'attaque israélienne, Israël se défend et accuse le Liban d'être à l'origine de la violation de ladite résolution. « Les Libanais n'appliquent pas la résolution et affirment que le Hezbollah ne sera pas désarmé (...). Que sommes-nous censés faire ? Rester les bras croisés et attendre que le Hezbollah se réarme ? », a renchéri le ministre de l'Habitat, Meïr Sheetrit. Pour Israël, tant qu'« un système de contrôle à la frontière entre la Syrie et le Liban » est absent, il continuera à opérer pour empêcher le transfert d'armes au Hezbollah. Toutefois, au Liban, on tente toujours de montrer sa bonne volonté de faire respecter l'accord paraphé. Selon le ministre de la Défense, Elias Murr, le Liban considérerait « tout tir de roquettes qui serait utilisé comme prétexte par Israël pour s'attaquer au pays comme une trahison et serait traité avec la plus grande sévérité », faisant allusion au Hezbollah. Il a, cependant, assuré que ce dernier était « tout à fait d'accord pour considérer que toute violation de la trêve sera considérée comme servant l'intérêt d'Israël ».