L'agression israélienne contre le Liban qui dure depuis plus de 32 jours cessera-t-elle aujourd'hui ? Les gouvernements israélien et libanais sont parvenus, selon le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, à un accord de cessation « des hostilités ». Après avoir entériné, hier matin, à l'unanimité la résolution onusienne 1701 se rapportant à « la cessation des hostilités » entre le Tsahal et les résistants du Hezbollah, l'Etat hébreu a annoncé dans l'après-midi qu'il arrêtera aujourd'hui à 8h locales (5h GMT) ses offensives contre le Liban. L'approbation par les deux gouvernements du plan franco-américain, adopté vendredi par le Conseil de sécurité de l'ONU, doit ouvrir la voie à un cessez-le-feu. Ce dernier sera-t-il respecté ? Si le gouvernement libanais et le Hezbollah se sont engagés à appliquer la résolution en question, Israël s'est montré en revanche évasif en cherchant à en faire des lectures qui lui sont favorables. Cela même si Ehud Olmert et son gouvernement considèrent le plan « comme étant positif ». En annonçant l'arrêt de ses offensives, l'armée israélienne a, d'ores et déjà, exclu du cessez-le-feu ce qu'elle appelle « le droit à l'auto-défense ». « Demain, à 8h, Israël arrêtera son offensive, mais conservera son droit à l'auto-défense », a affirmé un haut responsable gouvernemental citant le chef d'état-major Dan Haloutz. L'autre fait qui risque de compromettre l'accord de cesser le langage des armes est la décision prise par Israël de ne retirer ses troupes du Liban que d'ici une à deux semaines. Hier encore, l'armée israélienne a, en dépit de l'approbation par les deux parties de la résolution de l'ONU, poursuivi ses attaques visant à affaiblir le Hezbollah. « Cette offensive, a justifié le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, a pour but de préparer le terrain au déploiement d'une force internationale ». « Nous voulons aussi faire en sorte que les forces qui doivent se substituer à l'armée israélienne soient en mesure d'appliquer ce qui est prévu (dans la résolution 1701) en démantelant le Hezbollah, et en assurant la démilitarisation du sud du Liban », a-t-il déclaré. Les visées israéliennes sont plus grandes. Il veut contrôler une zone importante du Sud libanais avant l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu. « Les soldats sur le terrain comprennent parfaitement que tout progrès, même à la dernière minute, améliore les chances d'Israël de remporter d'autres succès par la suite », a révélé le commandant-adjoint de la région militaire centre, Shuki Shichur. Ainsi, la communauté internationale doit consentir d'énormes efforts pour faire respecter la résolution et instaurer une paix durable dans la région. Cependant, le flou caractérisant, selon les observateurs, la résolution 1701 compliquera davantage cette tâche, puisque l'interprétation de la résolution n'est pas la même chez les deux gouvernements. Pour Israël, cette dernière aboutira à l'application de la résolution 1559 portant sur le désarmement du Hezbollah. « Le Hezbollah ne sera plus un Etat dans l'Etat au Liban », a estimé le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, pour qui, le gouvernement libanais peut, après avoir repris le contrôle de son territoire sud, devenir un interlocuteur pour l'Etat hébreu. Pour leur part, les responsables libanais ont émis des réserves sur le contenu de ladite résolution. Cette dernière ne clarifie pas l'avenir des terres de Chebaa que le Liban veut récupérer. Elle (la résolution) ne précise pas le sort des prisonniers libanais détenus par l'armée israélienne. Une question risquant de capoter également l'accord de cessez-le-feu, d'autant qu'aucun pays n'acceptera une paix sans l'échange de prisonniers. La ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a affirmé que son pays ne laissera pas tomber ses deux soldats capturés par le Hezbollah. Israël, selon elle, s'apprête à entamer des négociations en vue de leur libération.