Du 5 au 17 août, l'Institut national d'arts dramatiques de Bordj El Kiffan abrite la manifestation L'été des arts en Algérie. Principalement dédiée aux enfants, cette manifestation est organisée par l'association française Action Expression, spécialisée dans les loisirs et l'animation. Cinq disciplines sont proposées comme espace d'expression, à savoir le cirque éducatif, le théâtre, la musique, les arts plastiques et la danse contemporaine. Pour assurer l'encadrement, une trentaine d'artistes étrangers (bénévoles) sont sur les lieux, aux côtés d'Algériens, dont une douzaine d'étudiants de l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger. Derrière tout ce beau monde, un Algérien, né en France : Naourdine Boubaâya. Déterminé à apporter un peu de son savoir-faire dans le domaine des loisirs et de l'animation, il décide de mettre au point cette aventure qu'il espère prolonger dans le temps et étendre jusqu'aux villes de l'intérieur du pays. « Les artistes sont surpris de trouver autant de potentialités », nous avoue l'organisateur. Pour lui, les disciplines artistiques, plus qu'un moyen d'expression, peuvent aider les enfants à « relativiser leurs souffrances quotidiennes et les drames qu'ils ont vécus », nous explique-t-il. A raison de 400 enfants par semaine, des ateliers de 15 personnes sont formés. Les enfants - et les parents avec - sont ravis de démontrer leur talent ou leurs grandes capacités d'apprentissage. Parmi ces enfants, certains sont victimes du terrorisme, victimes du séisme de Boumerdès, handicapés… et tous potentiellement artistes. Ce sont d'ailleurs, déjà de petits artistes qui deviendront grands ! En parallèle à ces activités, Naourdine Boubaâya et son groupe étendent l'encadrement selon les nécessités sur le terrain. D'abord, les associations. Des séminaires de formation de deux jours leur sont consacrés afin de les initier à la gestion. Souvent inexpérimentées, ces formations leur permettent de mieux s'organiser techniquement et administrativement, pour pouvoir travailler les unes avec les autres. Aussi, des formations sont consacrées aux professionnels des thérapies. « Les psychologues sont très compétents du fait qu'ils font beaucoup de terrain. Notre objectif est de leur donner plus d'outils de travail », nous explique Naourdine Boubaâya. Enfin, d'autres ateliers sont consacrés à la formation d'animateurs et d'éducateurs, avec une spécialisation dans une discipline technique. A commencer par le cirque. A court terme, l'objectif de Naourdine Boubaâya est de former une cinquantaine de personnes d'ici à novembre, puis 150 en une année, afin qu'ils puissent, à leur tour, prendre le relais dans une dizaine de villes du pays. Malgré la réticence des uns et les bâtons dans les roues des autres, l'organisateur ne perd pas patience. Mieux, il a encore plein de projets à réaliser et à proposer, pourvu que les associations suivent.