Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) condamne «le recours à la violence qui a coûté la vie à trois personnes dans la wilaya de Ghardaïa» et dénonce «la banalisation de la violence». Réagissant aux derniers événements qui ont secoué certains quartiers de Ghardaïa, qui se sont soldés par le décès de trois personnes âgées côté mozabite, le RCD dénonce l'intervention musclée de la gendarmerie qui est à l'origine de ces nouveaux drames. «L'interdiction aux secours d'accéder rapidement sur les lieux a eu raison de ces septuagénaires, décédés par asphyxie à cause de l'arrosage en règle de ce quartier par des gaz lacrymogènes», explique ce parti dans un communiqué rendu public hier. Pour le RCD, le recours récurrent à l'utilisation de la force publique dans le traitement des conflits sociaux «dénote l'incapacité du gouvernement à trouver des solutions aux problèmes des citoyens». «La mobilisation et la contestation des populations du Sud sont d'abord le résultat de promesses non tenues et de conditions vie loin de la norme nationale. Telle est la conséquence de la politique d'un pouvoir hors du temps et piégé par une logique clanique qui dénie la souveraineté à son peuple», lit-on dans le même communiqué. La formation politique de Mohcine Belabbas rappelle qu'«à Ghardaïa, In Salah, Tamanrasset, Ouargla, les populations souffrent de la marginalisation et de l'exclusion». L'indifférence officiellement affichée sur les meurtres de citoyens algériens, déplore encore le RCD, contraste avec la décision du gouvernement d'envoyer un représentant parader dans les rues de Paris pour s'associer à la dénonciation des attentats terroristes barbares qui ont endeuillé le peuple français. «Le RCD constate qu'à ce jour, aucune suite judiciaire n'a été donnée aux meurtres commis sur des citoyens algériens durant les nombreuses manifestations de rue qui continuent de secouer différentes localités du pays. Il dénonce cette banalisation du crime dans notre pays», ajoute le communiqué.