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« Les scandales financiers ne sont pas un frein à l'investissement » M. Andreas Hergenroter. Directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie
Pouvez-vous faire le point sur les relations commerciales entre l'Algérie et l'Allemagne ? Les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Allemagne ont atteint, en 2005, les 2,7 milliards d'euros. Ils ont quasiment doublé ces 2 dernières années. L'Algérie a importé l'équivalent de 1,1 milliard d'euros de produits en provenance d'Allemagne et elle a exporté l'équivalent de 1,6 milliard d'euros de produits algériens. L'Allemagne est ainsi devenu, au 1er trimestre 2006, le quatrième fournisseur de l'Algérie. Parmi les produits allemands importés par l'Algérie, l'on peut citer les voitures et pièces détachées (22%), les machines (21,4%), le matériel pour les télécommunications (8,5%), produits de fer et d'acier (5%) ainsi que les produits chimiques (9%). De son côté, l'Algérie exporte essentiellement les hydrocarbures (94,6%), les produits pétroliers (3,6%) ainsi que des produits agricoles (surtout des dattes), de la ferraille et du liège. Il y a combien d'entreprises allemandes installées en Algérie et quels sont les projets d'investissement à venir ? L'on compte plus de 110 sociétés allemandes (filiales, succursales, PME…) en Algérie. Il y a, parmi elles, des sociétés qui ont réellement investi dans le pays à l'exemple de la société Linde qui a réalisé un investissement d'une valeur de 200 millions d'euros en Algérie. Elle a ainsi réalisé deux joint-ventures, l'une avec Sonatrach pour la production de l'hélium et l'autre avec l'Entreprise nationale des gaz industriels (ENGI) pour la production de gaz industriel à Skikda et Hassi Messaoud. Elle a également soumissionné pour la privatisation de cette entreprise à Hassi Messaoud. Le deuxième grand investisseur est l'entreprise Henkel pour tout ce qui est détergent. La troisième place est occupée par le groupe Knauf qui a récupéré une entreprise algérienne de matériaux de construction pour une valeur de 28 millions d'euros. Le groupe allemand ne s'est pas contenté de racheter l'entreprise algérienne mais également de créer un centre de formation pour les ingénieurs architectes (dans la région ouest de l'Algérie). Il y a, en outre, sept sociétés allemandes qui sont en train de négocier dans le cadre de la privatisation dans différents domaines tels que l'eau, le réseau ferroviaire, les travaux publics, la chimie, la pétrochimie… Deux autres sociétés allemandes négocient actuellement avec des partenaires privés algériens. De nombreuses sociétés allemandes détiennent des créances auprès de la défunte El Khalifa Bank (30 millions d'euros), où en est ce dossier ? La Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie a été créée bien après cette affaire. C'est donc à l'ambassade d'Allemagne qu'incombe la responsabilité de régler ce problème. Nous intervenons, en revanche, dans les conflits nouveaux. Mais il faut dire qu'il n'y a pas beaucoup de problèmes de ce genre. Les scandales financiers tels que celui d'El Khalifa Bank ou plus récemment, celui de certaines banques publiques, ne sont-ils pas de nature à freiner les investisseurs allemands ? Le fait que le risque Algérie a été révisé à la baisse par l'organisme allemand Hermès - contrairement à d'autres pays du Maghreb - est un très bon signe. Je ne pense pas que les entreprises allemandes prêtent une grande attention à ces scandales. Ils ne représentent pas un frein réel. Il y a eu ce genre de scandales dans de nombreux pays, ce n'est pas un fait exceptionnel. Il est vrai que les problèmes qu'a connus El Khalifa Bank et la BCIA ont donné à réfléchir, mais aujourd'hui c'est de l'histoire ancienne. En outre, les conditions d'investissement sont assez positives, notamment ces trois dernières années avec la promulgation de la loi sur la concurrence, la loi de finances complémentaire, la loi sur la propriété industrielle et intellectuelle. Les délais de l'Agence nationale de développement de l'investissement (Andi) sont plus courts, il y a des avantages qui sont plus facilement accordés. L'Algérie a certes un grand besoin de modernisation mais dans l'ensemble, le climat des investissements est positif. Que devrait-on faire, d'après-vous, pour booster l'investissement allemand en Algérie ? Les opportunités algériennes doivent se montrer à l'étranger. La Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie, qui compte près de 170 entreprises allemandes et algériennes, essaye de promouvoir l'investissement en Algérie dans les forums et autres rencontres des hommes d'affaires algériens et allemands. Nous accompagnons également des délégations d'hommes d'affaires algériens en Allemagne. Le 9e forum d'affaires germano-arabe qui se tiendra du 6 au 8 septembre à Berlin sera une très bonne occasion pour montrer les opportunités d'investissement que recèle l'Algérie. (…) L'Algérie est, pour nous, un partenaire économique privilégié et un pays d'investissement.