C'est à une simple visite de travail, ou plutôt de connaissance de la réalité du terrain, que Abdelkader Kadi, ministre des Travaux Publics, a effectué à Témouchent. Il a semblé même méconnaître son dossier, en particulier sur la question de l'abri de pêche de Madagh sur lequel on attendait de lui des clarifications au vu du tollé que ce projet a soulevé il y a une année. La première étape de sa visite a d'ailleurs été pour le site de Madagh, sur la plage côté Témouchent mitoyenne d'une autre plage côté wilaya d'Oran. Là s'édifie un abri de pêche d'une capacité pour 100 petits métiers. Protégé par une jetée principale de 200m/l et d'une jetée secondaire de 160m/l. Il disposera pour les besoins des unités de garde-côtes d'un quai de débarquement de 56m/l. Inscrit pour une autorisation de programme de 3 milliards de DA, avec un délai de réalisation de 17 mois, la cadence de ses travaux serait trop au ralenti. Interrogé sur la question de la protection de la biodiversité marine, le ministre a surpris par une réponse qui laisse croire qu'il ignore le dossier. En effet, la crique de Madagh fait face aux îles Habibas, classées réserve naturelle marine, ce qui avait fait dépêcher une délégation de spécialistes après le lancement des travaux, cela et suite aux protestations auxquelles le projet a donné lieu. Etait-ce alors pour désarmer la contestation qu'il avait été annoncé le lancement d'une étude d'impact environnemental devant rendre écologiquement acceptable le projet ? Il y a tout lieu de le croire, le ministre a donné la nette impression de ne pas savoir que cette étude devait déboucher sur un réaménagement du projet. Pour rappel, son inutilité avait été largement démontrée en raison de la présence du port de Bou Zedjar à quelques encablures de là, une infrastructure qui n'est saturée qu'en apparence puisque tout un quai est occupé par plusieurs épaves alors que sur les autres sévit un stationnement anarchique des bateaux. En outre, les soi-disant petits métiers pour lesquels l'abri de pêche est en réalisation ne sont que quelques petites barques de 4,80 m ne répondant pas aux normes d'un petit métier dont les dimensions varient entre 7 et 12 m. Pour d'aucuns, l'objectif inavoué était et est de réaliser une marina au profit des plaisanciers pour la ZET de Madagh. Durant la visite ministérielle, la double voie reliant la ZET de Bou Zedjar à la RN2, et dont les travaux sont à 20%, a été inspectée. D'une longueur de près de 17km et pour une autorisation de programme de 2,091 milliards de DA, le projet souffre de l'indisponibilité du tuf. Le troisième point visité a été le projet de réalisation d'échangeurs à l'entrée d'El Maleh et de Hassi El Ghella. Ils devront être livrés en septembre 2015. Le ministre a enjoint que les délais soient raccourcis par le renforcement des chantiers. Enfin, la dernière étape a été pour Béni-Saf où deux contournements de la ville, l'un à 5% et l'autre à 20%. Ils devront désengorger la circulation à Béni-Saf. On apprendra également que le lancement des travaux de la pénétrante de Béni-Saf vers l'autoroute Est-Ouest ne saura tarder, son port est le dernier du pays avec deux autres, celui de Annaba et d'Arzew, à n'être pas encore reliés au «projet du siècle».