Le président équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, a affirmé qu'il allait offrir sur ses deniers personnels 40 000 places pendant toute la CAN-2015 aux supporteurs les plus démunis, demandant aux plus riches d'en faire autant. «Nous devons donner un caractère solennel à cet événement de la CAN, il faut donc acheter des places pour remplir les stades. Que ceux qui ont les moyens aident les démunis ! Moi-même, j'achéte 40 000 entrées, à raison de 10 000 par région (quatre sites abritent la CAN). Ce sont des billets à 500 FCFA (75 centimes) ce qui donne 20 millions de FCFA (30 000 euros)», a déclaré le président Teodoro Obiang Nguema lundi soir à la Télévision nationale, lors d'une rencontre avec les chefs de villages, autorités militaires et civiles de la région continentale du pays. Le président équato-guinéen a aussi souligné qu'il fallait que les stades soient pleins pour que l'argent entre dans les caisses de l'Etat, qui a accepté d'organiser la CAN à la dernière minute après la défection du Maroc. Le montant des dépenses équato-guinéennes en 2015 pour cette compétition n'est pas connu. Pour inciter les populations à aller au stade, le chef de l'Etat a réduit de deux heures la journée de travail des fonctionnaires de l'administration publique les jours de match dans les régions où se déroulent les rencontres (8h-14h au lieu de 8h-16h). Par ailleurs, le Gabon, pays voisin avec qui la Guinée équatoriale avait déjà coorganisé la CAN-2012, a livré lundi 20 bus qui serviront à véhiculer les équipes. «C'est notre contribution pour soutenir la Guinée équatoriale. On dit chez nous que quand il y a fête chez le voisin, c'est tout le village qui est en fête», a affirmé le ministre des Sports gabonais, Blaise Louembe, pour justifier ce prêt gratuit. Arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 1979, Teodoro Obiang Nguema, 72 ans, qui dirige la Guinée équatoriale d'une main de fer, a été réélu en 2009 avec 95,37% des voix. Son régime est régulièrement dénoncé par les organisations de défense des droits de l'homme pour sa violente répression à l'encontre des opposants politiques, des organisations indépendantes de la société civile et des médias, ainsi que pour l'ampleur de la corruption dans le pays. Troisième producteur de pétrole subsaharien, la Guinée équatoriale est considérée par l'ONG Transparency International comme l'un des pays les plus corrompus au monde, classé au 163e rang sur 175.