Nous ne venons pas pour tendre la main, ni ici ni ailleurs, mais pour développer des partenariats où chacun pourrait trouver son compte», a déclaré le président sénégalais, Macky Sall, hier à Oran, lors d'une brève rencontre avec la presse. Le Sénégal est considéré comme l'une des portes d'entrée de l'Afrique, avec en prime l'acquisition d'avantages comparatifs, notamment sur le plan politique, grâce à la stabilité qui caractérise cet Etat. «Je suis contre l'aide de façon générale et c'est pour cela que je parle toujours de partenariat gagnant-gagnant», ajoute-t-il pour mettre en avant le dynamisme du marché de la région ouest-africaine et qui compte près de 300 millions de consommateurs. Le plan Sénégal Emergent entre dans une stratégie nationale de développement économique et social lancée il y a un an, qui privilégie des options très fortes dans un certain nombre de secteurs, parmi lesquels l'agriculture et l'industrie agroalimentaire. Des secteurs où, selon M. Sall, l'Algérie possède des atouts, notamment en ce qui concerne la transformation des produits agricoles pouvant donner lieu à des programmes de coopération. Des actions pourraient éventuellement être envisagées dans beaucoup d'autres activités, comme l'industrie pharmaceutique ou le chemin de fer, qui reste à développer. «Nous avons une commission mixte qui est restée 18 ans sans se réunir, elle va donc se remettre au travail», promet Macky Sall, qui estime que les secteurs privés des deux pays, en collaboration avec le secteur public et le gouvernement sénégalais, vont explorer les différentes voies par lesquelles la coopération sera renforcée. Le président sénégalais est conscient que le moteur de tout développement reste l'énergie et son pays «ambitionne de diversifier ses sources en vue d‘atténuer les effets produits par le fait de s'appuyer sur une seule source qui est constituée par les produits pétroliers». Le Sénégal, un pays non producteur d'hydrocarbures – jusque-là, précise-t-il, car des indices montrent que son sous-sol peut contenir de l'or noir–, a tout intérêt à développer des partenariats dans le domaine des énergies alternatives. S'exprimant à l'intérieur de la zone industrielle d'Arzew, Macky Sall a déclaré : «Avec le gouvernement algérien, nous allons certainement essayer de développer un programme de coopération pour que le Sénégal puisse s'approvisionner en gaz butane d'Algérie.» Ce carburant est un choix ancien, datant de 25 ans. «Puisque nous sommes un pays subsaharien, le phénomène de désertification menace notre pays et, pour éviter la déforestation, nous avons fait le pari d'investir dans le butane», explique le président sénégalais, qui estime les besoins de son pays à 160 000 tonnes par an, extensibles à 20 000 d'ici trois ans grâce à une croissance évaluée à 10%, mais aussi à une démographie galopante. Pour ce qui est du secteur des hydrocarbures, Macky Sall a vanté les mérites de l'Algérie : «Permettez-moi d'exprimer mon admiration à la République sœur d'Algérie pour le choix effectué de disposer de ses ressources et pour le choix de former des ressources humaines nationales de valeur reconnue de par le monde, puisque Sonatrach est réputée pour la qualité de ses cadres et également pour la diversité de ses compétences.» Macky Sall a eu le plaisir, en compagnie du ministre algérien de l'Energie, Youcef Yousfi, de visiter le complexe de liquéfaction GL3Z, au sujet duquel il a déclaré : «Je pense que ce centre de liquéfaction extrêmement moderne et de dernière génération est le symbole vivant de ce que l'Afrique est capable de faire.»