La 6e édition du Festival maghrébin de musique andalouse a débuté dans la soirée du 15 au 16 janvier à la maison de la culture Ahmed Aroua, à Koléa, dans une atmosphère glaciale. Heureusement que nos voisins marocains de Tétouan sont arrivés à transformer l'entame de cette manifestation purement musicale qui fermera ses portes le 20 janvier. Ils ont su créer un autre esprit et emballer l'assistance. Zerrouk Mekdad, à la tête de l'Ensemble régional d'Alger, s'est produit durant une heure. Accompagné par ses 16 musiciens, il a démontré à travers les airs de sanaâ, les qualités de sa voix veloutée, prouvant qu'il demeure une valeur sûre pour perpétuer l'art musical de l'école du centre. Certes, tout le monde a été unanime pour regretter l'absence de communion entre cet ensemble algérois et les familles présentes. Un vibrant hommage à titre posthume a été rendu au défunt cheikh Sadek Bedjaoui. A la suite d'une projection d'un court documentaire sur l'une de figures marquantes de la culture algérienne, Abdelkader Bendaâmache avait complété l'information en relatant certains repères qui avaient jalonné le parcours de l'enfant de Béjaïa, décédé en 1995. La seconde partie de la soirée a été consacrée à l'ensemble andalou de Tétouan. Youcef El Hoceini et ses 6 musiciens avaient égayé le public par des airs andalous et du medh. Enveloppés dans leur djellaba blanche et la chéchia rouge sur leur tête, les artistes marocains avaient balancé des rayons de chaleur parmi l'assistance. Les familles présentes ne se sont pas empêchées de chanter et d'accompagner la troupe marocaine, ce qui n'était pas le cas lors du passage de leurs compatriotes de l'ER d'Alger. Chamssou Al Achiya et Fiyacha, chantées par le public, qui était accompagné en musique par les complices de Youcef El Hoceini, avaient vraiment donné un goût particulier à l'ambiance de cette 6e édition du Festival maghrébin de musique andalouse, en quête de son label et de ses couleurs. Au programme de ce festival, Rym Hakiki, avec l'ensemble régional de Tlemcen et un ensemble du Portugal pour interpréter le FADO, se sont relayés dans la soirée de vendredi, tandis que l'ensemble pilote de Tipasa, dirigé par le maestro de Dar El Gharnatia de Koléa, Saoudi Med Chérif, et la troupe Rassegna de Marseille ont donné rendez-vous hier soir aux mélomanes. La chanteuse algérienne, Nardjess, a eu droit à un hommage le 15 janvier. Des conférences sont prévues au menu de cette 6e édition. Le docteur Jalal Khachab et la musicologue Serine Ben Moussa ont animé, hier, et animeront aujourd'hui des conférences sur la thématique de cette 6e édition. La zorna cherchelloise, dirigée par Boutka, a donné le ton à cette édition, à laquelle le chef de l'exécutif de la wilaya de Tipasa avait assisté, aux côtés des autorités de Koléa, des cadres des ministères de la Culture et du Tourisme. La présence de l'ancien directeur de la culture de Tipasa n'est pas passée inaperçue, tout comme celle d'un ancien chef de daïra de la wilaya, véritables mélomanes qui avaient répondu à l'invitation de Dar El Gharnatia de Koléa. L'ombre de l'ex-commissaire du festival, Hamid Benblidia, a plané lors de cette édition, lui qui avait géré cette manifestation maghrébine jusqu'à la 5e édition.