Fatiha Berber, de son vrai nom Fatiha Bellal, originaire des Issers, en Kabylie, était talentueuse, raffinée, élégante, au port altier, algéroise jusqu'au bout des ongles était, non seulement, cette «enfant de la télé», mais aussi une comédienne classieuse ayant donné la réplique à de grands noms du théâtre et du cinéma algériens. Des comparses avec qui elle a travaillé, tels que Mahieddine Bachtarzi, Keltoum, Othmane Aliouet, Sid Ali Kouiret, Bahia Rachedi ou encore Rouiched, dont elle était la présidente de l'association Les amis de Rouiched . Alors que ses premières armes, pour ne pas dire ses premières amours, furent le chant et la chanson au sein de l'orchestre de la diva Meriem Fekkaï. La preuve ! Fatiha Berber s'essayera au chant dans des opérettes mises en scène par Mustapha Gribi, comme La Loterie, une opérette de Abderrahmane Azziz, Mariage d'une muette, de Mahieddine Bachtarzi, Dhinn, de Mustapha Gribi ou encore Les Femmes savantes, de Molière. Le théâtre était son école. Ses premières classes, c'était à l'âge de 14 ans. C'est sa mère qui l'emmenait au théâtre voir les pièces de Mahieddine Bachtarzi. Pour ce faire, elle fréquentera le conservatoire d'Alger. Mais sa carrière cathodique aura été riche. Car Fatiha Berber était une figure emblématique de la Télévision algérienne. «Une enfant de la télé» Elle jouera dans des téléfilms comme Nos Mères (Mustapha Badie, 1965), Une Femme exemplaire (Farouk Mezouane, 1969), A prendre ou à laisser, (Djamel Bendedouche, 1971), L'après-pétrole, de Mohamed Hilmi (1988), La Médaille de Hassan, de Rouiched, réalisé par Hadj Rahim (1989), Une Famille comme les autres, de Amar Tribeche ( 1990), La destinée de Djamel Fezzaz, (1991), La Gazelle, de Djamel Fezzaz (1992), Un mercredi soir, de Yahia Debboub (1992), Dernier jour de grève, de Hadj Rahim (1992), Les Cœurs oppressés, de Belkacem Ouahdi (1992), Mélodie de l'espoir, de Djamel Fezzaz (1994)… Ou encore dans les Aïd El Kébir, de Karin Albou (1998), Fella Wal Barie, de Hafsa Koudil (2003), Le joueur, de Djamel Fezzaz ( 2006), El Bedra, de Djamel Eddine Hazourli ( 2007), Le Médaillon, de Baya El Hachemi (2009), El Massir, Couscous Bladi… Au cinéma, Fatiha Berber ne fera guère de la figuration, mais son «cinoche» dans des films comme Faits divers, de Mahmoud Othmane (1973), Hassan taxi, de Mohamed Slim Riad (1978), Ah Ya Hassen, et Les Concierges, réalisés par Rouiched, 100% arabica, de Mahmoud Zemmouri (1996), L'Autre monde, de Merzak Allouache (2001), Raï, de Thomas Gilou (1994) ou encore Prima del tramonto Madre Alì, (1999). Le réalisateur algérien Nadir Moknèche (Viva Laldjérie, long métrage produit par Sunday Morning Productions Délice Paloma, Goodbye Morocco …) l'ayant dirigée dans son succès d'estime, le film Le Harem de Mme Osmane, soulignera sa mémoire : «Oui, Fatiha Berber a incarné un rôle dans ‘‘Le Harem de Mme Osmane'' sorti en 2000. C'était quelqu'un avec qui on était très à l'aise, vous considérant aussitôt comme quelqu'un de sa famille… ». Fatiha Berber était mère de cinq enfants et grand-mère de cinq petits-enfants. Elle restera cette force tranquille, cette prestance et puis merci !