Le Conseil des ministres, réuni hier, a étudié puis adopté la loi de finances pour 2005. Ce projet de loi, élaboré sur la base d'un prix du baril de pétrole à 19 dollars, comporte plusieurs mesures liées à la fiscalité ainsi que d'autres dispositions incitatives pour la création d'emplois et la redynamisation de l'économie nationale, a souligné le communiqué de la présidence de la République, répercuté par l'APS. L'établissement de ce projet de loi sur la base d'un prix de baril à 19 dollars repose, explique le même communiqué, sur l'instabilité du marché pétrolier. Il s'agit donc d'« un souci de prudence face aux évolutions d'un marche pétrolier fluctuant et un respect de la légalité, la loi de finances 2001 ayant disposé que toutes les recettes fiscales sur un prix du baril au-delà de 19 dollars doivent être versées au fonds de régulation des recettes destiné à faire face, notamment, au coût du remboursement de la dette publique ». Le chef de l'Etat a déclaré que « si la conjoncture financière du pays est relativement favorable, celle-ci ne doit cependant pas départir l'Etat ni de la prudence ni de la recherche de l'équilibre des finances publiques ». Le président de la République a ajouté que « ce souci de prudence et de rationalité financière est un impératif, car notre pays doit tirer les leçons des décennies passées et se préparer, avec détermination, à une économie fondée sur l'ouverture, la productivité et la compétitivité ». Le budget général de l'Etat pour 2005 s'élève à 1 635,8 milliards de dinars, dont 899 milliards de fiscalité pétrolière (55%). Les dépenses publiques, quant à elles, sont de 1950 milliards de dinars : 1200 milliards de dépenses de fonctionnement et 750 milliards pour l'équipement et l'investissement. Les secteurs de l'éducation, de l'enseignement et de la formation viennent en tête avec 300 milliards de dinars, plus de 25% du budget de fonctionnement. Et ce, avec des hausses importantes de crédits de 10% pour la formation professionnelle, 14% pour l'éducation et 17% pour l'enseignement supérieur. Les crédits alloués à la santé et à la solidarité nationale, au financement complémentaire des pensions et des retraites, à la jeunesse et aux sports ainsi qu'à la culture et à la communication, totalisent plus de 241 milliards de dinars. La réforme de la justice est accompagnée, elle aussi, d'une hausse de 15% de ses crédits de fonctionnement. S'agissant du budget de l'équipement, il enregistre une augmentation de plus de 15%, passant de 698 milliards dinars en 2004 à 750 milliards pour 2005. Cette hausse s'inscrit dans le cadre de la poursuite des efforts de l'Etat pour rattraper les retards de développement du pays et soutenir la croissance économique. Le président Bouteflika a insisté pour que la croissance économique progresse de 5% par an. Pour le chef de l'Etat, il s'agit là d'un défi autour duquel doivent se mobiliser non seulement le gouvernement, mais aussi les opérateurs par leur engagement et les partenaires sociaux par le biais d'une évolution salariale liée aux critères universels de la croissance et de l'inflation. A cet égard, le président Bouteflika a relevé, avec satisfaction, les différentes mesures proposées en vue d'alléger les charges pour les opérateurs économiques et renforcer la lutte contre la fraude et l'économie informelle, invitant le gouvernement à approfondir ces mesures durant les années à venir. « Aucun conservatisme ni aucune logique rentière ne freineront le mouvement de réforme et d'adaptation de l'économie nationale aux changements requis, car il s'agit là du sort de toute une nation et de défis incontournables pour le pays », a-t-il précisé. Le Conseil des ministres a fait le bilan de la fin de la première phase de lutte contre l'invasion du criquet pèlerin. Ainsi, il a souligné la nécessité du maintien de la vigilance et de la mobilisation des efforts pour au moins deux années afin de juguler le fléau eu égard à la recrudescence de l'activité acridienne en Afrique occidentale. APS, Mokrane Ait Ouarabi