L'avant-projet de loi de finances complémentaire 2008, adoptée hier en conseil de gouvernement, s'est fixé comme prix référentiel du baril de pétrole 37 dollars. Selon le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, ce prix référentiel est le prix sur dix années. Il a été dicté par un souci de prudence en matière de choix des indicateurs économiques. Il a, cependant, souligné que le prix référentiel du baril n'est pas en soit un débat fondamental. Ce qui est fondamental, pour le ministre, c'est plutôt de bien conduire les dépenses publiques. A ce titre, il fera référence au FFR dont les disponibilités s'établissent à 3 747 milliards de DA, au 22 mai 2008. S'exprimant lors de la conférence de presse hebdomadaire qui sanctionne le conseil de gouvernement, M. Djoudi a précisé que ce projet de loi de finances complémentaire est motivé, principalement, par des ajustements budgétaires au plan, aussi bien, du budget de fonctionnement que du budget d'équipement. C'est ainsi que les dépenses budgétaires progressent de 12, 9%, passant de 4 323 milliards de DA à 4 882 milliards de DA, sous l'effet d'allocations de crédits de paiement additionnels pour répondre, notamment, au soutien des prix des matières de première nécessité (poudre de lait, blé tendre, blé dur, orge, eau de mer dessalée). Cette progression est aussi à mettre sur le compte de la prise en charge par le budget de l'Etat du règlement des dettes des communes, aux impacts de la réforme des dispositifs d'emploi et au relèvement des pensions des moudjahiddines et ayants droit. Selon les chiffres donnés par le ministre, les recettes budgétaires passent de 1 924 milliards de DA dans la loi de finances initiale à 2 763 milliards de DA dans l'avant-projet de la loi de finances complémentaire pour 2008. Cette progression des recettes, estimée à 43,6%, résulte de la révision du prix de référence fiscal du baril de pétrole brut qui passe de 19 dollars à 37 dollars. Révision qui fait passer le produit de la fiscalité pétrolière budgétisée de 970 milliards de DA à 1 715 milliards de DA. Ce mouvement différencié des recettes et des dépenses, a ajouté M. Djoudi, se traduit par un allégement du déficit du Trésor (hors FRR) par rapport au PIB qui passe de -25,7% dans la loi de finances initiale à -17, % dans l'avant-projet de loi de finances complémentaire. Au plan des mesures législatives, cet avant-projet de loi de finances complémentaire propose des dispositions axées sur le renforcement des capacités financières des collectivités locales par le relèvement des quotes-parts leur revenant sur certains droits de taxes, sur le renforcement des capacités d'autofinancement des entreprises par la baisse de la pression fiscale, sur la contribution des concessionnaires automobiles, au soutien des prix des titres de transport publics en commun et sur le relèvement du seuil défiscalisé de l'IRG par travailleur et pensionné handicapé. Selon M. Djoudi, cette loi qui reste au stade de projet en attendant de suivre le circuit législatif, a été élaborée sur la base d'un taux de change de 70 DA pour un dollar. Elle a également pris comme hypothèse une enveloppe d'importation de 30 milliards de dollars.