Le bilan annuel des activités réalisées par la police de Tamanrasset, présenté jeudi par l'inspecteur régional de la police du Sud (IRPS), le contrôleur Zaghez Sami, a montré qu'en dépit des moyens mis en place, cette wilaya continent est toujours en proie au crime organisé qui a enregistré une hausse préoccupante l'année dernière. Crime organisé Sur 7711 affaires traitées, notamment dans le cadre de la lutte contre la contrebande (50 affaires), de crimes perpétrés contre les biens et deniers publics (494 affaires) et contre des personnes (319 affaires), la police de Tamanrasset avait neutralisé 985 personnes. Comparativement aux statistiques de 2013, où l'on avait traité et élucidé 6115 affaires, la courbe de la criminalité a enregistré une hausse de 1596 affaires. Le constat n'est pas le même en ce qui concerne les saisies opérées pendant la même année, où l'on a dénombré 35 véhicules, 51765 litres de carburant, 222810 kg de pâtes alimentaires, 4590 boîtes de biscuits, 105 cellulaires et 350 cartouches de cigarettes, alors qu'en 2013, on avait récupéré 56 unités, 106705 litres, 348000 kg, 1734 cellulaires et 350 boîtes. Pour ce qui concerne le trafic de stupéfiants, une légère augmentation a été notée en matière d'affaires traitées, soit 96 affaires contre 84 en 2013. Les quantités de drogue saisies durant l'année 2014 s'élèvent à 27,90 kg, outre les 77211 comprimés de psychotropes et 92793 comprimés de médicaments nocifs pour la santé, a indiqué M. Zaghez, avant de passer aux délits contre les biens publics, qui ont plus que doublé en 2014. En effet, le bilan révèle, faut-il le noter, une hausse 263 affaires, soit 494 affaires en 2014 contre 231 en 2013. Défi sécuritaire L'analyse des chiffres avancés par l'IRPST a permis de conclure que l'évolution de la criminalité dans cette wilaya de 557 906 km2 dont 1 361 km2 de frontières, donne le tournis et laisse comprendre la nature des enjeux et défis qui attendent ce corps constitué qui doit consentir davantage d'efforts pour sauvegarder la sécurité de la région. Pour ce faire, de gros moyens ont été déployés, notamment pour garantir stabilité et paix aux citoyens de cette wilaya géostratégique. Différentes initiatives ont été effectivement prises dans ce cadre de façon à impliquer directement le citoyen dans la mise en application de la stratégie de la DGSN, principalement axée sur la précieuse collaboration de cette frange de la société. L'exposé présenté à l'Unité républicaine de la sûreté devant des cadres de la police fait ainsi ressortir 2022 communications avec ce partenaire avéré dans la lutte contre le crime sous toutes ses formes, soit une différence de 688 appels par rapport à 2013 où l'on en n'avait enregistré que 1334. «C'est dire que le citoyen est de plus en plus impliqué et sensibilisé sur les moyens et outils mis en place afin de consolider davantage les canaux de communication avec nos services. Nous sommes en contact permanent avec les citoyens et représentants de quartiers, que nous considérons comme partie prenante dans notre projet de proximité», souligne M. Zaghez, en mettant en relief l'importance des campagnes de vulgarisation et de sensibilisation menées dans cette wilaya de plus de 223000 âmes. Dans le même sillage, il fera savoir que dans le cadre de la mise en application du plan de communication et de sensibilisation élaboré par ses services, 3344 activités de proximité, 13 journées portes ouvertes et 115 conférences ont été tenues l'année dernière au profit de la société civile.La section des notifications judiciaires, a eu à enquêter sur 6719 affaires, relatives essentiellement aux opérations d'identification réalisées à la demande des instances judiciaires de la wilaya. Redéploiement Notons au demeurant, qu'en matière d'infrastructures à réaliser dans la perspective d'assurer une meilleure couverture policière de cette wilaya, un laboratoire régional de la police scientifique et deux sûretés urbaines implantées dans les quartiers de Guetaâ El-Oued et Tahaggart ont été lancés. L'opération, devant couvrir l'ensemble des communes avant l'année en cours, porte également sur la construction d'une brigade mobile de la police judiciaire à In Guezzam et d'une sûreté de daïra à Tine Zaouatine, sises respectivement à 450 et 500 km au sud de Tamanrasset. Le programme de réalisation d'une école de police à Tamanrasset est également en cours d'exécution. Cette structure dont les travaux sont achevés à 70%, sera essentiellement axée sur la prise en charge des jeunes des quatre wilayas du Grand sud, ainsi que sur la formation des policiers des pays voisins, le Niger et le Mali en l'occurrence. Evoquant le retard accusé dans la livraison dudit projet, M. Zaghez a tenu à expliquer qu'une enveloppe supplémentaire de 80 milliards de centimes a été demandée aux autorités compétentes pour achever, avant septembre 2015, les travaux relatifs à la réalisation d'une aire sportive et du parcours de combattant. Au chapitre de la sécurité routière, l'orateur a fait état de 584 délits routiers et 2815 contraventions, dont 1254 ont nécessité le retrait de permis de conduire. 89 accidents ayant fait 15 morts et 85 blessés, ont été enregistrés en 2014. A cette période, le nombre d'opérations menées par la sûreté publique, toutes activités confondues, s'élève à 7840, a conclu le conférencier.